Le groupe d’entrepreneuriat social SOS via sa filiale d’investissement et de conseil ; le réseau Angelor à travers la SIBA Angels for Impact ; le fonds de capital-risque Phitrust Partenaires ; Natixis Asset Management par le biais de sa branche Mirova dédiée à l’investissement responsable : ils sont quatre à participer au premier tour de table de 1001PACT.
La plate-forme de financement participatif en capital (equity crowdfunding) dédiée à l’entrepreneuriat social et au développement durable a levé 700 000 euros dans le cadre de cette opération qui doit lui permettre de renforcer ses équipes et d’étendre ses activités en visant tout particulièrement « un deuxième pays européen ».
Ce ne sera ni l’Espagne, ni le Royaume-Uni, où la jeune pousse – fondée en octobre 2014 – a déjà des accords de partenariat, à en croire Eva Sadoun.*
Contactée par nos soins, la cofondatrice de 1001PACT préfère rester discrète sur cette première implantation hors de France, évoquant des démarches en cours, notamment une demande d’agrément.
Dans l’Hexagone, la SAS au capital de 12 000 euros basée à Vincennes (Val-de-Marne) est immatriculée auprès de l’ORIAS en tant que Conseiller en investissement participatif. Elle accueille, sur son site Internet, des start-up et PME qui affichent un besoin de financement de 40 000 à 500 000 euros.
Sont éligibles, les entreprises constituées sous forme de SAS, en phase d’amorçage ou de changement d’échelle, avec « un fort impact social, sociétal ou environnemental » dans des domaines comme l’inclusion, la santé, l’habitat et la transition énergétique.
Les sociétés qui souhaitent lancer une campagne sur 1001PACT doivent par ailleurs être éligibles au régime fiscal d’investissement au capital d’une PME. C’est-à-dire satisfaire plusieurs critères qui permettront aux investisseurs de bénéficier d’une défiscalisation sur l’ISF (à hauteur de 50 %) et l’impôt sur le revenu (18 %). Entre autres, exister depuis moins de 5 ans, employer moins de 50 salariés et réaliser un chiffre d’affaires annuel de moins de 10 millions d’euros.
Les levées de fonds sont réalisées auprès d’une communauté d’investisseurs composée de particuliers, dont certains mis en contact par des partenaires comme la Banque Wormser Frères. Des acteurs de la finance solidaire peuvent intervenir en aval, à l’image de la société coopérative de capital-risque Garrigue ou du club d’investisseurs locaux CIGALES Île-de-France.
Les prises de participations restent systématiquement minoritaires. Les entreprises en recherche de financement ouvrent en l’occurrence de 5 à 25 % de leur capital dans le cadre de campagnes qui durent de 1 à 3 mois.
Si, à la fin de la période de souscription, au moins 75 % du montant cible a été collecté, l’opération est close et les fonds, transférés. Dans le cas contraire, 1001PACT peut prolonger la campagne ou rembourser aux investisseurs le montant déposé… en prélevant une commission. D’où l’importance de bien préparer le projet en amont.
Plusieurs étapes conditionnent la validation des dossiers. En premier lieu, un pré-audit dans le cadre duquel des éléments tels que le modèle économique, l’impact social et/ou environnemental, le degré d’innovation et les perspectives de développement sont scrutés.
S’ensuit une phase de pré-collecte : après négociation d’une offre de financement avec l’équipe 1001PACT, l’entreprise est testée auprès de la communauté d’actionnaires solidaires, qui exprime son engouement à travers des intentions d’investissement.
Vient ensuite la collecte proprement dite avec, pour les investisseurs, un ticket minimal de 100 euros (en consultant la liste des projets, on trouve toutefois une exception à 96 euros avec le garage solidaire Centre Auto Repair).
En cas de succès d’une campagne, l’entreprise financée verse 4 à 8 % TTC du montant de l’investissement, le tout additionné d’une somme fixe entre 0 et 1 500 euros selon l’importance de l’accompagnement qui lui a été procuré. Du côté des investisseurs, on est prélevé à hauteur de 3 % de commission TTC pour un ticket inférieur à 6 000 euros. C’est 2 % entre 6 000 et 15 999 euros et 1 % au-delà.
Le suivi de 1001PACT ne s’arrête pas là. La plate-forme prend ensuite en charge la relation entre les investisseurs et les entrepreneurs, par le biais de réunions physiques et virtuelles, mais aussi par une communication – a minima trimestrielle – sur l’avancement du projet.
Une fois la levée bouclée, les fonds sont bloqués pour 5 ans au minimum. 1001PACT évoque un « actif long terme […] et peu liquide : pour récupérer votre argent, il faut attendre une nouvelle augmentation de capital, un rachat de vos parts par un autre actionnaire ou un rachat des parts par le(s) fondateur(s) ».
En incluant les 9 projets en cours de financement, la plate-forme a brassé près de 2 millions d’euros en un peu plus d’un an et demi d’existence.
Les perspectives sont encourageantes si on se fie au 14ebaromètre de La Croix sur la finance solidaire (un baromètre établi avec Finansol, dont Eva Sadoun est membre du board) : les encours dans ce secteur en France ont augmenté de 24 % entre 2014 et 2015, avec plus d’un million d’épargnants.
* Eva Sadoun est une ancienne analyste financière de chez BNP Paribas. Son associé Julien Benayoun a travaillé en finance à la Cour des comptes et en recherche sur l’économie du bien-être à l’OCDE.
Crédit photo : 1001PACT
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