12% de l’effectif d’Alcatel-Lucent en France touchés par la restructuration

Mobilité

Près de 1500 postes seront supprimés, selon la direction du groupe télécoms
qui veut recourir aux départs volontaires. Les syndicats se mobilisent contre
ce plan.

La restructuration d’activité initiée par Alcatel-Lucent n’est pas sans rappeler le cas de HP France en 2005. En tout cas, le nombre de suppressions de postes initialement prévu est quasi similaire. Mercredi 14 février, le groupe télécoms vient de préciser le plan de restructuration visant la branche française. Celui-ci pourrait aboutir à la suppression de 1468 postes d’ici fin 2008. Soit 12% de l’effectif d’Alcatel-Lucent en France. Par comparaison, HP France avait annoncé en septembre 2005 un plan de suppression visant 1240 postes (un plan qui a été revu à la baisse depuis).

Selon la direction du groupe Alcatel-Lucent, ces réductions d’effectifs affectent la région parisienne « légèrement plus » que la province. Le plan prévoit notamment une concentration géographique des sites du groupe télécoms en France. Ainsi, en Bretagne, les deux sites-clés de Orvault (Nantes) et Lannion sont confortés mais ceux situés à Rennes (Rennes-Cesson et Rennes-St Grégoire) devraient faire l’objet « d’un redéploiement de compétences ».

Pour réaliser ce plan de suppressions de postes, la direction d’Alcatel-Lucent assure qu’elle compte privilégier le volontariat à travers quatre mesures : la mobilité interne, la réalisation de projets professionnels à l’extérieur de l’entreprise (projets d’essaimage ou de création d’entreprise), la convention « Projet Activité Seniors » pour les collaborateurs de plus de 55 ans et un dispositif de pré-retraite.

« Laminage » de la R&D en France

Dans un communiqué de presse daté du 13 février, l’intersyndical (CFDT-CFE/CGC, CGT, FO) d’Alcatel Business Systems dénonce le « laminage de la R&D France et de la Finance ». Cette division considère que le plan va entraîner la suppression de 110 emplois et de la totalité de la sous-traitance R&D en France avec un « nouveau virage de la délocalisation low cost ». Un appel à la grève de protestation est lancé contre la restructuration Alcatel-Lucent le 15 février sur quatre sites : Illkirch (Bas-Rhin), Brest (Finistère), Sophia (Alpes-Maritimes) et Colombes (Hauts-de-Seine).

Rappelons que dans le cadre de son plan de restructuration mondiale, Alcatel-Lucent compte procéder à 12 500 suppressions d’emplois d’ici trois ans, au lieu des 9000 annoncées initialement lors de l’annonce de la fusion des deux groupes réseaux télécoms. Sachant que l’effectif global du groupe est de 79 000. Le nouvel ensemble industriel franco-américain compte réaliser pour 1,7 milliard d’euros d’économies d’ici trois ans.

*Alcatel-Lucent France est composé de trois entités : Alcatel-Lucent France (ex-Alcatel CIT), ABS et Compagnie Financière Alcatel-Lucent.


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