1ère en France: l’Internet vraiment sans payer!

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Ni abonnement, ni communications téléphoniques. Pour la première fois en France, il est possible de surfer entièrement gratuitement sur Internet. C’est ce que propose la société Oreka, depuis ce matin.

Surfer sans compter, c’est ce que permet l’Internet vraiment gratuit. Depuis ce matin, Oreka, un nouveau fournisseur d’accès à Internet (FAI), offre 18 heures de connexion gratuite, coût des communications téléphoniques inclus ! Voilà qui marque un vrai progrès par rapport aux fournisseurs dits gratuits jusqu’alors, mais qu’il faudrait plutôt qualifier de FAI sans abonnement. Vous dressez le sourcil ? C’est vrai, il y a une contrepartie. Il faut accepter la présence d’une bannière publicitaire affichée en permanence sur son écran. Le message est inclus dans une barre de navigation qui est obligatoirement placée en avant-plan.

« Nous avons conçu notre barre pour être la moins intrusive possible », explique David Bitton, Pdg d’Oreka. Le discours est classique mais se vérifie dans les faits. Sur un écran en 1024 par 768, il est en effet possible de la placer par dessus la barre de navigation d’Internet Explorer (Oreka fonctionne également très bien avec Netscape Navigator) sans cacher les boutons essentiels à la navigation, à savoir Précédent, Suivant, Arrêt, Actualiser. « De plus, cette barre est un véritable outil de navigation », précise David Bitton. « Y sont inclus un module de recherche sur Internet et un ensemble de liens classés par thèmes qui en fait un véritable mini-portail très pratique ». Il faudra voir à l’usage, mais il est vrai que cette barre est moins imposante que celle de WinBe, par exemple, pour un service bien plus intéressant. Alors que des offres comme WinBe, ou plus récemment le français Mediabarre, remboursent quelques francs par heure de surf, sans compenser donc tout à fait les coûts de communication, avec Oreka, tout est gratuit. Et si l’on dépasse les 18 heures par mois, on retombe dans un schéma classique d’Internet sans abonnement. Le numéroteur change automatiquement de numéro et l’utilisateur paye alors le prix d’une communication locale.

« Pour le moment, nous avons choisi de fixer cette limite de 18 heures par mois car une connexion illimitée est inenvisageable avec un modem », explique David Bitton. « Contrairement à un réseau local, il est impossible de partager un même équipement entre plusieurs connectés. Comme on ne peut pas se permettre de disposer d’un modem par abonné, nous ne pouvons pas inciter à la connexion permanente. Plus tard, avec l’ADSL, la problématique sera différente ». Et le Pdg d’Oreka justifie également ce choix en citant une étude de l’institut IDC qui indique que « 95 % des abonnés à Internet en France surfent moins de 15 heures par mois ». Cela dit, les 18 heures sont aussi un argument marketing, histoire de marquer les esprits et de se démarquer de la concurrence. « Dès qu’un concurrent se lancera dans la surenchère, nous suivrons sans problème », affirme David Bitton, très sûr de lui.

Mais comment font-ils ? Bien entendu, les fondateurs d’Oreka ne sont pas plus altruistes que la moyenne. Leur modèle économique est finalement assez simple, mais à coup sûr très malin. « Tout d’abord, contrairement à la plupart des FAI sans abonnement, nous ne proposons aucun portail à ‘contenu’, très cher à produire », explique David Bitton. Mais il y a mieux. Oreka a la possibilité de modifier le numéro d’appel utilisé par la barre à chaque connexion. « Autrement dit, lorsque nous négocions des tarifs d’interconnexion avec les opérateurs téléphoniques, nous pouvons à tout moment nous tourner vers l’un ou l’autre, en fonction du meilleur prix », continue le Pdg.

Et il n’y a pas que la publicité. Grâce à un système relativement complexe de profil utilisateur, Oreka proposera de vendre à des partenaires la page d’accueil qui s’affichera à chaque connexion de l’internaute. En effet, chaque adresse URL tapée par l’internaute dans son navigateur sera envoyée au serveur d’Oreka qui la comparera à une base de données. « Conformément à la réglementation de la CNIL, nous ne stockons aucune information personnelle », assure David Bitton. Si l’adresse est connue, une publicité ciblée est envoyée dans la barre Oreka. « Et petit à petit, il nous est possible de catégoriser l’internaute pour lui proposer une page d’accueil personnalisée », explique le Pdg. Et cette information vaudra certainement de l’or.

Une chose est sûre, que l’Internet entièrement gratuit d’Oreka soit agréable ou non, efficace ou non, cela ne coûte vraiment rien d’essayer. Pour le moment, seuls les utilisateurs de Windows 95 et 98 peuvent s’inscrire et télécharger la fameuse barre de navigation. Une version Mac devrait être disponible à la rentrée.

Pour en savoir plus : Oreka