Il est généralement difficile de faire des prévisions dans l’industrie de l’informatique, mais en voici quand même une demi-douzaine. Certaines s’avèreront peut-être inéxactes, d’autres justes, mais toutes sont basées sur notre expérience du secteur.
Crispation
Il ne fait aucun doute que les entreprises subiront cette année l’un des climats les plus difficiles depuis les années 1930. Il va être compliqué d’obtenir des fonds, les sociétés ne vont pas acheter et même le grand public, pilier de l’économie occidentale, va précieusement conserver le moindre centime.
Nous avons déjà constaté une pénurie de capital risque pour les start-ups, et la situation va encore empirer. L’une des sociétés de capital risque majeure de San Francisco a récemment tenu une réunion avec les sociétés dans lesquelles elle avait investi. Elle a présenté une image inhabituellement pessimiste de l’industrie. En entrant dans la salle, les participants ont pu voir une pierre tombale gravée des mots « Good times RIP » (« Que le bon temps repose en paix »).
Les start-ups vont avoir la vie dure, mais les sociétés trop endettées ou dont les ventes ne seront pas concrétisées rapidement courent les mêmes risques. La vie va être difficile dans la sphère des nouvelles technologies. Peut-être pas autant que pour l’industrie de la distribution ou de la finance, mais ce ne sera quand même pas très agréable.
Au revoir, Palm
Palm était autrefois leader dans le secteur des périphériques portables, mais les activités de la société sont en baisse. Cette année, au CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, Palm devrait présenter un nouveau système d’exploitation qu’elle espère à même de résoudre son revers de fortune. Mais à mon sens, cela ne devrait pas marcher. Palm ne devrait pas se relever.
Le problème est que la société se bat sur deux fronts qui, comme l’ont constaté l’Allemagne, puis les Etats Unis, constituent une proposition vouée à l’échec. Du côté du grand public, l’iPhone prend des ventes de Palm à tous les niveaux, sans que la société y puisse grand chose. Apple est in. Palm est out.
Du côté du marché de l’entreprise, Palm subit les coups de Blackberry. Research In Motion a construit une base client solide assistée par du matériel et du logiciel très performants. Palm n’a aucune réponse. Ses produits sont corrects, mais n’ont rien de spécial et présentent une intégration logicielle limitée avec la technologie des serveurs.
Palm a peut-être abandonné l’un de ses plus gros avantages dans l’industrie à cause de déficiences en matière de gestion et d’un manque de cohérence au niveau du design. La société va probablement passer 2009, mais je parie que le comité directeur est déjà à la recherche d’un acheteur.
Mort de Vista
Microsoft a déjà donné des signes d’abandon de Vista. Les entreprises ne peuvent pas se permettre d’acheter le système (et les mises à niveau matielles qu’il nécessite), le grand public n’est pas tenté et aucune publicité ne va changer les choses.
D’un point de vue professionnel, la plupart des administrateurs informatiques ne sont pas trop déçus par Vista. De nombreuses améliorations au niveau des outils de serveur et de la sécurité font de Vista une option viable… mais pas assez viable. A une période où l’argent ne coule pas à flot, il est difficile de convaincre un comité directeur de d’investir des liquidités pour une mise à niveau alors que les profits baissent et que les fonds s’assechent.
Pour couronner le tout, Microsoft a abandonné la vente de Vista et fait activement la promotion de Windows 7. Nous ne verrons pas de version fonctionnelle de Windows 7 avant la fin de l’année 2009, mais Redmond fait de son mieux pour s’assurer que les administrateurs réalisent qu’XP ne sera pas là éternelement, et que si Vista ne plait pas, Windows 7 plaira.
Apple vacille
Apple a connu une très forte évolution ces dernières années, mais cela va changer en 2009. L’iPod et l’iPhone ont été de forts générateurs de liquidités, et ont quelque peu changé la nature de la société. Apple est maintenant plus focalisée que jamais sur l’électronique grand public, mais le grand public n’achète plus.
La société n’a pas fait de très gros progrès dans la sphère du système d’exploitation. Ses parts de marché sont en hausse, mais pas de beaucoup, et sur le marché de l’entreprise, Apple n’est toujours pas renommée pour créer du code fonctionnant bien sur les serveurs. En dehors d’industries spécifiques, Apple n’est pas la marque logicielle de prédilection, et cela ne va pas s’améliorer alors que la société continue à se plier aux exigences du marché grand public.
Véritable monument pour la société et source d’inspiration incomparable pour le personnel, Steve Jobs risque de ne pas rester chez Apple très longtemps, et lorsqu’il va se retirer, les parts d’Apple vont en prendre un sérieux coup.
Contrairement à Bill Gates, Jobs ne s’est pas trop préoccupé de trouver un successeur. Il a l’air en forme, mais après son combat contre le cancer, tout le monde attend l’annonce de sa retraite. Et lorsque cela se produira (probablement pas cette année), Apple se retrouvera à la dérive et il faudra un remplaçant extraordinairement bon pour garder la société à flots.
Le Web 2.0 prend un coup
Ces dernières années, nous avons tous entendu comment le contenu généré par utilisateur, ou « Web 2.0 », représente la prochaine évolution du Web. Mais alors que les gens se battent pour gagner leur pain, la quantité de temps passé à l’ajout de contenu à des sites web tiers va diminuer.
Les adolescents désoeuvrés seront toujours prêts à charger des vidéos sur des sites comme YouTube, mais Twitter, ainsi que les petits sites de blog et de réseautique sociale vont connaître un déclin.
En peu de temps, les investisseurs vont demander un retour à l’investissement, et tous ces secteurs n’ont pas beaucoup à offrir. La publicité sera plus difficile à vendre, et pour le moment, aucun site de réseautique sociale n’a réussi à obtenir un capital suffisant de la part de ses utilisateurs.
Technnologie verte
Le président Barack Obama a beaucoup parlé de sa volonté de remettre l’Amérique au travail. Ce sera peut-être vrai, mais ne vous attendez pas à un répit pour l’industrie de la technologie.
Le plus gros des dépenses gouvernementales ne concernera pas les emplois du secteur technologique. Ils concerneront la conversion des emplois des ouvriers pour le maintien des infrastructures nationales : les ponts, les routes et les bâtiments. Les fonds alloués aux personnes travaillant dans l’informatique ne seront pas nombreux.
Les secteurs concernant la technologie des cellules solaires, les logiciels de gestion de l’énergie et le contrôle du réseau électrique ne seront pas dépourvus de fonds, mais il ne faut pas s’attendre à une avalanche d’argent pour les industries traditionnelles. Les caisses américaines sont vides et l’argent va être répar
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