3G et tablettes tactiles ne font pas bon ménage
Du 1,5 million de tablettes écoulées en France en 2011, 23% embarquaient la 3G. Mais cet usage est-il vraiment adapté aux ardoises tactiles ?
Les tablettes tactiles se sédentarisent. Du 1,5 million d’unités écoulées en 2011, moins d’un quart embarquaient en standard la connectivité 3G, un taux significativement inférieur à la moyenne européenne (notamment 34% au Royaume-Uni).
Le grand public persiste à afficher une frilosité croissante à l’égard du concept, mais le phénomène semble se cantonner à l’Hexagone, concernant aussi bien l’iPad que ses congénères équipées de Google Android ou d’un OS alternatif.
A cet égard s’instaure un cercle vicieux entre consommateurs et opérateurs télécoms, si bien que l’offre de ces derniers s’apparente à un désert de Gobi : tantôt bouillante d’inspirations, avant cette douche froide généralisée, dont ne résulte guère qu’une paralysie.
Sur un marché quasi vacant, Free Mobile compte poser ses billes et entériner son entreprise de déclarations imminentes à l’égard du forfait 100% data qui en découlerait, en qualité d’éventuel détonateur.
A moins que Bouygues Telecom, resté discret depuis les fêtes de fin d’année 2011 et ces premières allusions à « une offre 3G intégrale« , ne prenne la main sur ce chantier d’envergure.
Quand bien même les fabricants de tablettes y entreverraient un salut inopiné, entreront nécessairement en ligne de compte, des facteurs annexes tels que le positionnement tarifaire de terminaux dont l’adjonction de la seule 3G relève les prix d’une centaine d’euros.
Aux coûts prohibitifs du matériel s’adjoint la pauvreté d’une offre parmi les plus onéreuses en Europe. Si bien que le consommateur tend à se tourner, en cas d’absolue nécessité, vers les points d’accès Wi-Fi publics ou le partage de connexion (tethering) depuis son téléphone.
Cette dernière pratique, objet de débats, entre dans le spectre de tolérance d’Orange dans le cadre des offres Sosh. Idem pour Free Mobile. SFR et Bouygues Telecom se montrent plus réservés à ce propos.
Or, cet artifice est globalement le seul usage qu’ont les tablettes des réseaux mobiles. La force de l’âge a imposé un divorce plus prononcé encore avec les smartphones.
Il s’en est suivi une sédentarisation des ardoises tactiles, refrénant d’autant la percée de la 3G.