4ème licence 3G : le prix du premier lot est fixé à 206 millions d’euros
Le gouvernement a tranché, évoquant « une somme équitable ». Le candidat « nouvel entrant » Free est d’accord sur le principe.
Enchères ou prix fixes ? Finalement, ce sera le prix fixe. L’annonce n’a pas surpris : le prix chacun des trois lots d’une fréquence de 5 MHz alloués dans le cadre de l’attribution de la quatrième licence mobile sera vendu 206 millions d’euros.
« [… ] Cette somme est équitable car elle correspond à la valeur économique des fréquences et c’est exactement le tiers du montant proposé lors du dernier appel d’offres qui s’élevait à 619 millions d’euros », a précisé Luc Chatel, le secrétaire d’Etat à l’Industrie et à la Consommation.
Comme l’avait déjà précisé le gouvernement, sur les trois dossiers retenus, l’un d’entre eux proviendra d’un opérateur considéré comme un nouvel entrant. L’appel à candidature pour l’attribution du premier lot devrait être lancé par l’Arcep d’ici la fin du mois. Le candidat choisi devrait être connu d’ici la fin de l’été.
« Free en a les moyens »
Le service d’accès du groupe Ilaid est sur les rangs et ne s’en cache pas. Il a même d’ores et déjà promis de lancer des offres de téléphonie mobile low cost qui ferait de l’ombre à celles proposées par Orange, SFR et Bouygues Telecom, les trois opérateurs historiques. Mais d’autres candidatures ne sont pas à exclure : Numericable ou des opérateurs étrangers pourraient aussi se présenter.
Pour Free, un lot vendu à 206 millions d’euros reste raisonnable. Dans une interview accordée au Figaro, Xavier Niel, fondateur d’Iliad, estime qu' »il est équitable et logique qu’aujourd’hui 5 MHz reviennent au tiers du prix, soit environ 210 millions, auquel s’ajoute toujours 1 % sur le chiffre d’affaires annuel. Nous sommes prêts à payer. Free en a les moyens, car la société dispose d’une structure financière solide et est l’un des opérateurs les moins endettés d’Europe[… ] ».
Concernant l’attribution des deux autres lots, rien n’est encore décidé. Luc Chatel affirme que deux solutions sont encore dans la balance : une mise aux enchères, ou une sélection des candidats « selon plusieurs critères », que le secrétaire d’Etat n’a pas précisé.
L’arrivée d’un nouvel entrant doit surtout bénéficier au consommateur
Luc Chatel soutient par ailleurs que le nouvel entrant sur le secteur de la 3G aura des obligations qu’il devra respecter, concernant notamment une couverture plus large des zones blanches sur le territoire français.
L’arrivée d’un nouveau concurrent devrait permettre également de faire baisser la facture de téléphonie mobile : le gouvernement estime que cette chute des prix pourrait atteindre les 7%. Free est d’accord avec cette assertion et promet de « faire une offre la moins chère d’Europe ».
Côté consommateurs, Alain Bazot, le président de l’association UFC-Que Choisir, a jugé que le prix du du lot fixé par le gouvernement est « réaliste ». « C’est un prix accessible à au moins un opérateur », a-t-il estimé dans des propos rapportés par l’AFP.
Mais il insiste également sur le rôle que devra jouer ce nouvel opérateur en matière de réduction de la fracture numérique : « Il faut encore qu’on regarde si cette licence va permettre de couvrir tout le territoire, car il ne s’agit pas de donner trois licences et demi, mais quatre, c’est ce dont le marché a besoin ».
Jeudi matin, un débat sur le sujet de l’attribution de fréquences de réseaux mobiles, conformément à l’article 22 de la loi du 3 janvier 2008 pour le développement de la concurrence au service des consommateurs, s’est tenue à l’Assemblée nationale tandis qu’un exercice similaire devait être organisé le soir au Sénat.