4ème licence mobile : SFR va aussi en contester le prix
Après Orange et Bouygues Telecom, SFR a également décidé de contester le prix de la quatrième licence mobile devant Bruxelles. Tout est bon pour barrer la route à un nouvel entrant.
A l’occasion de la présentation des résultats du groupe Vivendi, le président du directoire, Jean-Bernard Lévy, a affirmé au quotidien Les Echos que SFR allait contester le prix de la quatrième licence mobile devant la Commission européenne. Vivendi, la maison-mère de l’opérateur mobile, emboîte ainsi le pas à Orange/France Telecom qui a décidé au début de l’été de saisir la justice européenne, en expliquant que le prix de vente de cette quatrième licence, fixé à 240 millions d’euros pour un lot de fréquence de 5 MHz, serait de nature à violer “le principe d’équité entre les opérateurs”.
De son côté, Jean-Bernard Lévy s’offusque de cette mise à prix, validée par la Commission des participations et des transferts et le gouvernement (CPT), qui donne l’impression aux trois opérateurs mobiles historiques, et à SFR en particulier « de vivre une véritable inégalité de traitement » et « d’assister à un bradages des fréquences ». Bouygues Telecom envisage également de faire appel à l’arbitrage européen. « Quand on passe de 600 millions à 240, il doit être normal aussi qu’on nous rembourse”, explique Martin Bouygues.
Rappelons qu’au début des années 2000, les trois opérateurs mobiles, Orange, SFR et Bouygues Telecom, avaient déboursé 619 millions d’euros pour se voir attribuer une licence 3G correspondant à l’exploitation d’un lot de fréquences de 15 MHz. Pour l’exploitation de cette quatrième licence, le gouvernement a divisé un lot de 15 MHz en trois blocs de 5 MHz, dont un sera obligatoirement attribué à un nouvel entrant.
En février dernier, le gouvernement avait évalué ce coût à 206 millions d’euros, soit le tiers du montant proposé lors du dernier appel d’offres, avant d’être revu à la hausse par la CPT et de passer à 240 millions d’euros.
L’attaque des opérateurs mobiles s’organise
Orange, SFR et Bouygues Telecom souhaitent donc toujours retarder au maximum l’arrivée d’un nouvel entrant sur le marché, très lucratif, de la téléphonie mobile en France. A l’heure actuelle, le favori reste Free, qui a officialisé sa candidature à l’obtention de cette quatrième licence début août, après la parution officielle de l’appel à candidatures au Journal Officiel le 1er août dernier.
L’ambition de Free : proposer l’offre mobile la moins chère d’Europe. Une gageure selon SFR. « […] la guerre des prix existe déjà en France et les Français bénéficient déjà de prix parmi les plus bas d’Europe », estime Jean-Bernard Lévy. Plus fort : le président du directoire de Vivendi estime même que la tendance actuelle est plutôt à la concentration du nombre d’opérateurs mobiles par pays. Selon lui, le chiffre idéal serait de trois opérateurs mobiles par marché national : « […] dans plusieurs pays, on passe actuellement de quatre opérateurs, et non l’inverse ». Visiblement, les trois opérateurs en place ont décidé d’utiliser tous les recours possible pour barrer la route à un nouveau concurrent…