4G : de l’effervescence à 800 MHz
Le déploiement des infrastructures 4G en France s’est accéléré au mois de février, essentiellement grâce aux initiatives des opérateurs dans la bande de fréquences à 800 MHz.
Au dernier pointage de l’Agence nationale des fréquences (ANFR), le parc télécoms français compte 11 890 sites 4G en service. Au 1er mars 2014, 13 599 antennes LTE sont exploitables par les opérateurs (+5,1% en un mois).
La couverture s’élargit principalement grâce aux déploiements réalisés dans la bande des 800 MHz : 4940 sites autorisés (+25,3%), pour 3526 effectivement exploités (+16,4%). Héritées de la télévision analogique, ces fréquences sont d’autant plus convoitées qu’elles proposent une meilleure dispersion des ondes que les infrastructures à 2600 MHz… lesquelles restent toutefois majoritaires, à 6238 antennes-relais installées (+5,5%) sur 8388 sites exploitables (+4,7%).
Trois mois après le lancement commercial de son offre 4G (20 Go de data dans le forfait à 19,99 euros par mois), Free exploite 1115 de ces antennes à 2600 MHz (sur 1712 autorisations)… et aucune à 800 MHz, faute d’avoir remporté un lot lors de l’attribution des licences fin 2011. Avec 121 antennes allumées au mois de février, le nouvel entrant n’a pas été le plus dynamique des opérateurs : Orange en a activé 290, contre 133 pour Bouygues Telecom.
Seule à disposer d’un accord de « refarming » consistant à délivrer la 4G sur la bande à 1800 MHz historiquement alloué aux technologies GSM, la filiale du groupe Bouygues revendique un réseau très haut débit accessible à plus de 60% de la population française. Elle exploite un total de 6029 supports LTE sur les 6868 bénéficiant d’un accord de l’ANFR. Seuls 378 sont opérationnels à 800 MHz, 854 l’étant à 2,6 GHz, sachant qu’un même site combiner plusieurs stations de base.
SFR déroge à ce coup d’accélérateur. La filiale de Vivendi, qui a récemment noué un accord de mutualisation avec Bouygues Telecom, n’a allumé que 84 antennes en un mois. Un tiers de ses sites autorisés ne sont d’ailleurs pas actifs. Comparable à celui affiché par Free Mobile, ce taux peut s’expliquer par la nécessité, pour « l’opérateur au carré rouge », de réduire ses coûts de fonctionnement afin de mieux convaincre des acquéreurs potentiels (Numericable et Bouygues Telecom semblent en première ligne).
Resté à l’écart de cette consolidation, Orange contribue toujours autant à l’expansion de la 4G sur le territoire, avec 5147 accords de déploiement pour 4989 stations déclarées en service. Au-delà du volet technique, la bataille se porte sur les offres mobiles. Bousculée entre roaming, terminaux subventionnés, offres « multipacks » et ouverture du réseau très haut débit aux abonnés des marques low cost (Sosh, B&You, RED), la bande des quatre se livre également une guerre de l’Internet fixe.
Bouygues Telecom a lancé l’offensive le 26 février, sous le signe de la rupture, avec du triple play à 19,99 euros TTC par mois… et l’objectif de conquérir 20% de part de marché (soit 5 millions de clients) sans échéance fixée. A quelques heures d’intervalle, Free a répliqué en réveillant son offre Alice, pour 19,98 euros en dégroupage total, TV incluse.
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