Alors que la guerre de la 4G est loin d’être terminée, les opérateurs se lancent déjà dans la course à la 4G+.
Le 17 juin dernier, Bouygues Telecom ouvrait le bal en activant la technologie LTE-Advanced (LTE-A) sur son réseau mobile. La filiale du groupe BTP se positionnait comme le premier acteur français – et le quatrième en Europe – à lancer commercialement cette évolution du très haut débit. Huit villes sont actuellement couvertes : Paris, Lyon, Bordeaux et Grenoble ; Vanves, Malakoff, Issy-les-Moulineaux et Rosny-sous-Bois en banlieue parisienne. Seize autres seront concernées à la rentrée.
Orange a lui aussi pris position en allumant, à la mi-juillet, le LTE-A à Strasbourg et Toulouse. Le réseau 4G+ devrait s’étendre à 12 autres villes d’ici la fin de l’année. Les performances annoncées par les deux opérateurs sont alléchantes, avec un débit pouvant atteindre environ 220 Mbit/s en réception. C’est l’agrégation de plusieurs fréquences 4G qui permet de démultiplier la bande passante.
Orange s’appuie ainsi sur un lot de 10 MHz dans la bande à 800 MHz et sur un intervalle de 20 MHz en 2,6 GHz. Bouygues Telecom exploite ces mêmes fréquences, auxquelles s’ajoute la bande à 1800 MHz, historiquement allouée au GSM, mais désormais utilisée par la 4G en vertu d’un accord de « refarming » négocié avec l’ARCEP.
Les expérimentations menées par Bouygues Telecom avec l’outil Speedtest sur un smartphone Samsung Galaxy S5 équipé d’une puce Qualcomm Snapdragon 805 compatible 4G+ ont illustré la rapidité du réseau : 170 Mbit/s descendants près de la Tour Eiffel. Problème : ces performances risquent de se dégrader lorsque plusieurs personnes se connecteront simultanément à la même antenne. En outre, l’offre de terminaux est quasi inexistante.
Bouygues Telecom ne propose en l’occurrence que deux modems-routeurs Wi-Fi capables de gérer le LTE catégorie 6 (300 Mbit/s) et se contente d’évoquer, pour la rentrée, « un ou deux produits d’une ou deux marques », sans mentionner de modèle, ni de constructeur. Pas plus d’équipements compatibles au catalogue d’Orange, mais une lueur d’espoir : au-delà, des smartphones, les tablettes et les ordinateurs portables devraient permettre d’exploiter la 4G+ dans quelques mois, grâce à des puces spécifiques.
Avec un débit de 170 Mbit/s (c’est-à-dire environ 21 Mo/s), Bouygues Telecom évoque un confort d’utilisation comparable à ce qu’offre la fibre optique au domicile pour le transfert de fichiers lourds ou la visioconférence haute définition. Au regard de tels usages, la 4G+ sera probablement intégrée en priorité dans les forfaits professionnels, comme ce fut le cas pour la 4G à ses débuts, notamment chez SFR fin 2012.
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