Au nom de l’extension de l’Internet mobile à très haut débit, l’État envisage de réattribuer au secteur des télécoms une partie des fréquences actuellement exploitées par la TNT.
Cette décision signée de la Présidence fait d’autant plus de bruit qu’elle a été prise sans concertation avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
Concerné au premier chef, le ministère de la Culture et de la communication n’est pas non plus dans la boucle, à en croire Les Échos.
C’est plus précisément le spectre de 694 à 790 MHz qui génère des dissensions.
Considéré par l’ARCEP comme un pilier pour le développement des réseaux mobiles de nouvelle génération, cet intervalle est d’autant plus convoité qu’il permet, avec sa portée, une très bonne couverture en milieu rural et une meilleure pénétration dans les immeubles en zone urbaine.
Du côté de l’audiovisuel, on fait grise mine, avec la crainte affichée que ce reversement ne mette en péril le développement des chaînes haute définition et ne compromette purement le lancement de l’ultra-HD.
Mais la réflexion de l’exécutif s’inscrit dans un logique de monétisation du patrimoine immatériel de l’État.
La situation pourrait se décanter à l’horizon 2016, avec la mise aux enchères de plusieurs lots à destination des opérateurs. Les objectifs sont fixés à 3 milliards d’euros, qui financeront pour partie le budget de l’Armée jusqu’en 2019.
Toujours dans le débat du très haut débit, le 1er trimestre 2013 a été marqué par les débats autour du refarming 1800 MHz (bande de fréquence 2G reconvertie en vue d’une exploitation en 4G).
L’ARCEP a donné à Bouygues Telecom un feu vert en ce sens. Les concurrents devraient suivre.
Pour l’heure, les inquiétudes concernent plutôt la deuxième bande dédiée à la 4G LTE : le 800 MHz, anciennement utilisé par la télévision analogique et réattribué fin 2011 à Orange, Bouygues Telecom et SFR (Free Mobile s’est contenté d’un lot à 2,6 GHz).
Les opérateurs procèdent actuellement à des tests avant de lancer l’exploitation commerciale, car il existe des risques de brouillage avec la TNT.
Les premières expérimentations effectuées fin 2011 à Laval (Mayenne) avaient permis déterminer que l’installation d’un filtre entre l’antenne et le poste de télévision pouvait résoudre le problème.
Mais aujourd’hui encore, difficile de savoir qui, entre les opérateurs et l’État, paiera ces dispositifs antibrouillage…
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