5 000 lignes dégroupées par semaine

Mobilité

Les nouvelles offres tarifaires d’interconnexion et, surtout, du dégroupage, ont permis le décollage de l’ADSL grand public en France. L’ART constate également une accélération du nombre de lignes dégroupées.

A l’occasion de la conférence Les Echos ce jeudi 19 juin 2003, Paul Champsaur a fait le point sur l’état du marché des télécommunications et notamment de l’ADSL, sujet qui nous préoccupe plus particulièrement. Le président de l’ART a rappelé qu’une nouvelle offre d’interconnexion et du dégroupage lancée au printemps dernier, avec des tarifs revus et corrigés par ses soins (voir édition du 17 avril 2003), avait favorisé le décollage du haut débit sur la paire de cuivre en France. « L’action de l’ART au printemps et à l’été 2002 a permis de faire naître un nouveau type d’offres ADSL basées sur le dégroupage de la paire de cuivre de France Télécom », rappelle Pal Champsaur qui dénombre, moins d’un an après, près de 38 000 lignes partiellement dégroupées (voir édition du 16 juin 2003).

Industrialisation du dégroupage

Et le rythme s’accélère puisque « début juin 5 000 lignes seraient dégroupées chaque semaine », toujours selon le président de l’Autorité. Outre une offre tarifaire plus acceptable, l’accélération s’explique par une « industrialisation » du dégroupage. « Nous avons appris en marchant », nous confiait Anne De Cadaran chez LDCom. Mais c’est surtout la visibilité de la montée en charge des différents acteurs qui facilitent la « libéralisation » des paires de cuivre. « France Télécom a dû provisionner les équipements et le personnel pour répartir de façon équitable ses produits », poursuit-elle. Malgré tout, « il reste beaucoup de travail à faire sur les tarifs », estime la responsable des affaires réglementaires. Notamment sur les prix des câbles de renvoi, les frais d’accès ou de résiliation qui sont « plus élevés que ceux de l’option 5 » laquelle est dédiée à la revente aux fournisseurs d’accès de l’offre ADSL de France Télécom.

L’ART nous apprend également que Télécom Développement (TD), opérateur d’opérateurs fondé par la SNCF et Cegetel, « vient d’annoncer un programme d’investissement important pour les prochains mois ». Si TD s’adresse avant tout aux professionnels, on peut s’attendre à ce que ces investissements profitent indirectement aux offres ADSL grand public via les FAI ou les opérateurs qui n’hésitent plus à basculer de l’option 5 (revente France Télécom) à l’option 1 (offre dégroupée). « Ce mouvement est le signe du développement de la concurrence non seulement sur le marché de détail de l’Internet haut débit mais également sur le marché de gros correspondant, certains fournisseurs d’accès à Internet préférant s’affranchir de l’opérateur historique pour recourir aux services d’opérateurs dégroupeurs », souligne Paul Champsaur. Si, au 1er juin, la part de marché des dégroupeurs ne dépasse pas les 2 %, la part des FAI concurrents de Wanadoo est passée de 10 % à 35 % en moins d’un an. Encourageant.