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50 Partners : ce vivier de start-up qui parlent d’Europe et des GAFA

Mise à jour du 16 février 2018 : contrairement à ce que nous indiquions, Pascal Gauthier n’est pas « partner » chez 50 Partners, qui le présente comme « intervenant inspirationnel ». Quant à la société ProcessOut, elle n’est pas basée à Angers, mais à Paris. L’article est modifié en conséquence.


« Face au paradigme […] du e-commerce, […] on s’est dit que c’était bien […] de rassembler des forces. »

Ainsi Thierry Petit a-t-il commenté, ce mardi à l’occasion du 50 Day, l’entrée de Carrefour au capital du site Internet de ventes événementielles Showroomprivé, dont il est cofondateur et principal dirigeant.

L’intéressé n’était cependant pas là tant pour s’exprimer sur ce rapprochement – dont résulteront notamment des synergies en matière de click & collect et une proposition de valeur renforcée à destination des annonceurs – que pour faire part de son expérience en tant qu’associé à l’aventure 50 Partners.

Il est l’un des entrepreneurs qui portent cette structure d’accompagnement « inspirée des incubateurs anglo-saxons » et destinée à soutenir de jeunes sociétés en amorçage en les guidant vers leur première levée de fonds.

Le cercle comptait une trentaine de membres au démarrage voilà un peu plus de cinq ans. Il en comprend aujourd’hui 300, en incluant les investisseurs, coachs et autres partenaires qui s’y sont greffés.

Les 37 start-up recensées au portefeuille de 50 Partners ont accepté de céder une partie de leur capital : 6 % pour l’incubateur et 1 % pour leur entrepreneur « référent ».

Avec les années, l’offre s’est diversifiée pour inclure un dispositif de financement en cycle court sous la forme de bons de souscription d’actions autonomes, un espace de coworking au centre de Paris et un programme d’échanges monté avec une quinzaine d’incubateurs (Level39 à Londres, Chinaccelerator à Shanghai, Creative HQ à Wellington, Techstars à Seattle…).

Valeurs et résilience

Pascal Gauthier (photo d’illustration) est aussi de l’aventure 50 Partners, en tant qu’« intervenant inspirationnel ».

L’ancien directeur des opérations de Criteo, désormais président de Ledger, est revenu, à l’occasion de cette troisième édition du 50 Day, sur le triptyque ambition – exécution – résilience.

Le premier de ces concepts, il l’a illustré par le titre du livre de son ancien associé Jean-Baptiste Rudelle : « On m’avait dit que c’était impossible ».

Le deuxième, par une réflexion de Jean-Paul Guerlain sur les « idées simples appliquées scrupuleusement ».

Le troisième, par l’opposition de styles entre Criteo et Ledger : l’un a mis plusieurs années à trouver son modèle économique quand l’autre a dû persévérer sur un marché encore embryonnaire.

Cofondateur et président du conseil d’administration de Comuto (BlaBlaCar), Frédéric Mazzella s’est quant à lui arrêté sur la manière d’exprimer les valeurs qui sont aux start-up ce que les règles sont aux grands groupes.

Maud Bailly, Chief digital officer et membre du comité exécutif d’AccorHotels, a pour sa part insisté sur les possibilités que le numérique offre en matière de personnalisation.

Et rappelé, dans ce cadre, les opérations stratégiques menées par le groupe hôtelier, qu’il s’agisse du lancement de la marque JO&JOE pour les millenials,  de l’acquisition du service de conciergerie John Paul ou de la réunion, sous l’étendard onefinestay, de ses activités de location de résidences haut de gamme.

Les sportifs parlent aux entrepreneurs

Le 50 Day aura également été marqué par l’intervention de deux personnalités du monde du sport : le tennisman Julien Benneteau, qui a insisté sur la notion de « stabilité émotionnelle », et la navigatrice Peggy Bouchet, revenue sur sa traversée de l’Atlantique à la rame il y a vingt ans – une première pour une femme.

« Mon aventure ressemble à la vôtre », a-t-elle déclaré aux nombreux entrepreneurs de la « famille 50 Partners » venus présenter leurs projets.

Certains commencent à dégager des volumes d’affaires significatifs et à parler d’Europe, voire plus. Les GAFA reviennent beaucoup dans leurs pitchs, que ce soit sur le volet e-commerce avec Amazon, de la publicité avec Google ou du live streaming avec Facebook.

Mais tous ne se confrontent pas à ces multinationales. Glowee, né en 2014 et représenté par sa présidente Sandra Rey, en est un exemple, avec ses systèmes de lumière biologique utilisant les propriétés naturelles bioluminescentes d’organismes marins.

La start-up, que François Hollande avait rencontrée à New York lors d’un déplacement à l’ONU en vue de la COP 21, cible à la fois des besoins personnels, événementiels et d’infrastructure. Elle prépare, pour 2019, un lancement dans le secteur de l’hôtellerie à Dubaï ; et pour 2021, dans des villes nouvelles en Chine.

C’est dans la boîte

Chez EverPhotoShoot, né en 2015 à Paris et représenté par son président Laurent Boyenval, on est pour le moment dans la capitale, ainsi qu’à Lyon et Marseille avec un service de mise en relation des particuliers et des photographes indépendants.

La société dit avoir engendré, sur sa deuxième année d’activité, un volume d’affaire d’un million et demi d’euros, avec un panier moyen de 80 euros (soit 10 photos achetées).

On est dans le même ordre de grandeur pour Eplaque, basé Épinay-sous-Sénart (Seine-et-Marne) et représenté par son président Benoît Ginet.

L’entreprise, qui soufflera bientôt sa dixième bougie, revendique 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017 avec son service permettant de réaliser cartes grises et plaques d’immatriculation sur Internet.

L’offre est portée par des partenariats avec Allianz, AXA et la MAIF, ainsi qu’avec E.Leclerc, qui distribue une « box Carte grise ». L’objectif à terme est de la rendre disponible sous la forme d’une API pour les acteurs de l’écosystème automobile.

Avez-vous levé ?

Autre « ancien » dans la tribu 50 Partners, Digitalfibre (né en 2010) revendique un C.A. moindre (300 000 euros visés pour cette année), mais affirme avoir atteint l’équilibre avec sa plate-forme d’intégration de flux financiers commercialisée sous la marque Sush.io.

D’autres sont arrivés plus récemment, à l’image de Little Worker, dont la création remonte à 2016 et qui exploite, depuis un peu moins d’un an, une plate-forme de gestion des travaux de rénovation assurant notamment la mise en relation avec une sélection de 600 artisans.

Little Worker vise l’échéance de la mi-2018 pour une levée de fonds. D’autres ont déjà franchi cette étape, souvent avec des fonds qui entretiennent des relations étroites vis-à-vis de 50 Partners.

Energiency entre dans cette catégorie, ayant rallié ISAI à son tour de table de 2,7 millions d’euros bouclé il y a un an. Avec son logiciel d’analyse de la performance énergétique en milieu industriel, elle a fait partie des start-up sélectionnées comme « ambassadrices » de la French Tech dans la « transition énergétique » pour la COP 21.

Dans la catégorie « jeune pousse ayant levé des fonds en 2017 », on trouve aussi DataDome, qui a depuis lors finalisé – également avec la participation d’ISAI – une autre opération de financement pour sa solution de protection et de monétisation des contenus Web face au trafic non humain.

Paris-Brest

Les start-up du portefeuille de 50 Partners se sont pour l’essentiel constituées en Île-de-France.

ProcessOut, LiveMon et Woleet font partie des exceptions.

Le premier, basé à Angers, se connecte aux systèmes de paiement des marchands pour optimiser les flux ; en réduisant d’une part le taux d’échec des transactions et de l’autre, les frais, grâce à un routage dynamique vers les fournisseurs les plus adaptés.

Le deuxième, implanté à Brest, donne dans la surveillance interne et externe des infrastructures techniques, avec une dimension prédictive.

Le troisième, venu de Rennes, a développé une solution de certification de données à partir de la blockchain Bitcoin.

Entre physique et virtuel

SI certains prennent leurs distances avec les grands noms américains du numérique, d’autres affirment ouvertement s’être inspirés de leur modèle.

Le Closet en est, avec un service de location de box de vêtements pour femmes. Son président Ralph Mansour entend « virtualiser » le dressing, comme Spotify l’a fait avec la musique et Netflix avec les films et séries.

La start-up basée à Saint-Denis (Hauts-de-Seine) a des vues sur un marché en particulier : la maternité.

PandaScore aussi cible un secteur pour se développer à terme : le monde du sport.

Elle évolue pour l’heure dans l’univers du e-sport, avec une intelligence artificielle capable d’analyse les diffusions vidéo des événements pour en tirer des statistiques fournies aux joueurs professionnels, aux médias et aux sites de paris. Une approche qui lui a valu de lever 2,5 millions d’euros en 2016.

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