Où en est Bouygues Telecom sur le dossier 5G ?
L’édition 2017 des Innovation Days, événement annuel que l’opérateur organise dans son pôle technologique de Meudon-la-Forêt en périphérie de Paris, a donné lieu à une démonstration en association avec Ericsson.
L’équipementier suédois a fourni une antenne à laquelle étaient associés deux récepteurs simulant des terminaux mobiles.
Ces prototypes – encore imposants, avec un format équivalent à celui d’un petit frigo – téléchargeaient des fichiers en continu, à des débits qui dépassaient les 10 Gbit/s par appareil. Soit plus de 20 Gbit/s envoyés au niveau de l’antenne.
Simultanément, des streams de vidéo 4K étaient affichés sur des écrans de télévision reliés aux terminaux. Une diffusion qui « n’a montré aucun ralentissement », d’après Silicon.fr, présent sur place.
En déplaçant l’antenne du terminal, Ericsson a pu démontrer les capacités de focalisation du signal radio, ou « beamforming ».
Directeur technique de Bouygues Telecom, Jean-Paul Arzel y voit « probablement l’innovation majeure de la 5G ».
L’antenne présentée embarquait 512 éléments radio disposant chacun d’un angle d’émission unique. Des « sous-antennes » entre lesquelles le signal peut se déplacer pour assurer le suivi d’un terminal en mouvement.
Directeur technique de compte chez Ericsson, Éric Hatton fait aussi valoir que « la quantité d’information transportée en 5G est mille fois plus importante qu’en 4G, avec une latence 5 à 7 fois moins élevée [3 ms lors de la démonstration, ndlr] ».
Entrevoyant de nouveaux usages liés à l’IoT, au pilotage des robots et machines industrielles ou encore aux interfaces propres à la réalité virtuelle, la firme suédoise donne un exemple dans l’industrie du transport, avec des camions autonomes reliés entre eux par le réseau mobile.
En 4G, il est nécessaire de laisser une distance suffisamment grande entre deux véhicules pour leur donner le temps de réagir à une information transmise. La latence de la 5G permettra de raccourcir cette distance… réduisant ainsi la résistance à l’air et, avec elle, la consommation de carburant.
Selon un consensus européen qui reste à valider par les régulateurs télécoms nationaux, la 5G devrait être déployée dans les bandes des 3,5 GHz (3,4 – 3,8 GHz) et des 26 GHz. Il serait, à terme, possible d’exploiter des fréquences aujourd’hui occupées par la 4G, mais Yves Legrand, DG adjoint et responsable des opérations techniques chez Bouygues, préfère parler de complémentarité.
À raison de 80 à 100 MHz de largeur de bande, les débits crêtes devraient être, à 3,5 GHz, de l’ordre de 1 à 1,5 Gbit/s par utilisateur (100 Mbit/s en émission). À 26 GHz, avec plusieurs centaines de MHz de largeur de bande, on dépassera les 10 Gbit/s (1 Gbit/s en moyenne).
Reste, pour les opérateurs, à mettre en place l’infrastructure.
Sur le marché des entreprises, Bouygues Telecom envisage une couverture par îlots, selon les modèles économiques issus des applications verticales. Par exemple, la couverture des autoroutes, en fonction des attentes qu’exprimera le secteur du transport.
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