Entre Orange, SFR et Bouygues Telecom, les annonces se suivent et se ressemblent parfois.
Les trois opérateurs ont choisi la date du 3 juillet 2018 pour communiquer sur leurs expérimentations respectives dans les réseaux 5G.
Du côté de Bouygues Telecom, on a officiellement ouvert un « premier pilote » en France. Cela se passe à Bordeaux, sur le bande de fréquences 3,6-3,7 GHz, conformément à l’autorisation délivrée au mois de février par l’Arcep.
Deux antennes-relais distantes d’une dizaine de kilomètres ont permis d’atteindre des débits crêtes de 2,3 Gbit/s descendants et 260 Mbit/s montants, avec une latence de 7,5 ms.
Fournis par Huawei, les équipements exploitent une version non autonome de la 5G (NSA, pour « Non-Standalone ») qui repose en l’occurrence sur la 4G LTE pour fonctionner.
Bouygues Telecom compte activer des antennes « au cours des prochaines semaines ». L’autorisation accordée par le régulateur permet l’ouverture d’un site à Mérignac, ville voisine de Bordeaux. Des tests peuvent également être menés à Lyon-Villeurbanne.
Un lancement commercial est visé pour 2020, avec une montée en puissance sur les usages professionnels à l’horizon 2023. Certains des cas d’usage évoqués impliquent des partenariats. Par exemple avec la société bordelaise Exelus sur de la télémédecine mobile en réalité augmentée.
Orange annonce pour sa part avoir obtenu le feu vert de l’Arcep pour conduire des expérimentations techniques à Marseille. Ce sera sur la bande 3,7-3,8 GHz, avec des équipements Nokia.
L’opérateur historique a déjà enclenché des tests à Lille et à Douai. Il y est autorisé jusqu’au 1er juin 2019.
Des prototypes de station de base et de téléphones mobiles « pesant plusieurs dizaines de kilos » lui avaient permis, l’an dernier, d’atteindre des débits de près de 15 Gbit/s… en chambre anéchoïque.
En « conditions réelles », les débits baissent nettement. SFR l’a constaté en mai lors d’expérimentations sur le campus Nokia de Paris-Saclay et en laboratoire à Vélizy.
La filiale d’Altice bénéficie elle aussi d’une autorisation de l’Arcep, pour mener des tests à Toulouse et à Nantes. Elle compte « équiper ses premières villes en 2019 ».
La stratégie passe par un palier intermédiaire : la « 4G Pro », qui dépassera le Gbit/s par l’agrégation de cinq bandes de fréquences. Le 1 800 MHz (20 MHz de largeur) sera associé au 2 100 MHz (15 MHz), au 2 600 MHz (15 MHz également) et au 3 500 MHz (à nouveau 15 MHz, mais sur deux porteuses).
Destinées à répondre aux besoins de couverture, les fréquences « basses » sur lesquelles se concentrent actuellement les opérateurs ont fait l’objet d’une consultation publique l’an dernier. La libération d’une partie d’entre elles a récemment été enclenchée. Elle se fera progressivement, « par département », d’ici au 1er mars 2020.
Les bandes « millimétriques », supérieures à 24 GHz, doivent quand à elle répondre aux impératifs de très grande capacité et de faible latence. Considérées comme « pionnières » pour le coup d’envoi de la 5G, elles font l’objet d’une autre consultation publique, lancée en mai. Leur exploitation est envisagée en prolongement de la fibre optique en desserte de boucle locale.
À l’heure actuelle, les fréquences de 25,5 à 27 GHz sont attribuées au ministère des Armées, au Centre national d’études spatiales et à l’administration chargée de la météorologie.
Crédit photo : Vodafone Enterprise Plenum e.V. via VisualHunt / CC BY-NC-SA
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