9 Télécom lance son offre ADSL grand public
L’offre ADSL que 9 Télécom ouvrira au grand public en septembre ne se distingue guère de celle des concurrents : un pack modem à 1 000 francs avec un abonnement mensuel à 300 francs environ. Pour se distinguer, l’opérateur compte sur sa maîtrise de la prestation technique. Mais celle-ci ne sera pas complète avant la mise en place effective du dégroupage que la filiale de Telecom Italia espère pour avant la fin de l’année.
L’ADSL grand public compte un nouvel acteur : 9 Télécom. L’opérateur, filiale française de Telecom Italia, a lancé la précommercialisation d’un service d’accès Internet haut débit via l’ADSL, réservé à quelques centaines de clients « testeurs ». L’offre commerciale réelle sera effective en septembre sur Paris, les Hauts-de-Seine et Lyon dans un premier temps. A travers son offre intitulée « 9Online ADSL 512 », l’opérateur espère convaincre « quelques milliers de clients » d’ici la fin de l’année.
Une offre « classique »
Si les fournisseurs ADSL grand public se multiplient, la diversité des offres reste d’une pauvreté consternante (voir édition du 26 février 2001). Et le nouvel entrant ne déroge pas à la « règle » imposée par France Télécom. Son offre se compose d’un pack modem à 990 francs (150,92 euros) pour un abonnement à 295 francs mensuels (44,97 euros) avec engagement sur 12 mois. Soit, à quelques francs près (si l’on oublie Mangoosta), l’exacte copie des offres concurrentes. Pour se distinguer, les responsables de 9 Télécom espèrent faire la différence « grâce à [leur] réseau de distribution ». L’opérateur s’appuiera notamment sur le réseau PPR (Pinault-Printemps-Redoute) qui détient les enseignes Fnac et Surcouf où seront disponibles les modems ADSL Alcatel et ECI, les deux seules marques homologuées par France Télécom. Un choix que l’opérateur justifie par « un souci de qualité de service garanti au client ».
Encore une offre vendue à pertes ?
9 Télécom met également en avant sa « maîtrise de la prestation technique dans sa globalité » en reliant son propre réseau à celui de France Télécom (Connect ATM), lequel conserve donc la gestion de la connexion au réseau ADSL de l’abonné. Seul le dégroupage offrira une maîtrise complète du réseau. Si 9 Télécom espère un déblocage de la situation avant la fin de l’année, celui-ci n’aura, dans un premier temps, aucune influence sur ses tarifs d’accès ADSL. On s’interroge alors sur la rentabilité d’une telle offre dont même l’ART a reconnu le caractère « déficitaire » pour les fournisseurs d’accès. Pour la filiale de Telecom Italia, « il ne s’agit évidemment pas de perdre de l’argent avec les offres ADSL ». Celles-ci s’inscrivent dans la stratégie globale de l’opérateur qui souhaite notamment commercialiser des services de haut débit aux fournisseurs d’accès. « L’objectif de 9 Télécom est bien de pouvoir offrir des services ADSL attractifs et de qualité aux clients finals mais aussi de concurrencer France Télécom sur le marché de gros des FAI qui n’ont aujourd’hui aucune alternative à l’opérateur historique pour construire leurs offres », nous ont répondu les porte-parole de l’entreprise. Encore faudra-t-il attendre la mise en place effective du dégroupage.