VNUnet : UDDI est décrit comme le futur standard permettant de bâtir un annuaire universel pour les entreprises. Que visent les entreprises à l’origine du développement de ce protocole ?
Marc Matiachoff :Cela peut paraître étrange mais pour une fois, il ne s’agit pas d’une histoire de gros sous. UDDI est un référentiel mondial gratuit destiné à toutes les entreprises reconnues en tant que telles. Elles s’en servent pour être indexées et décrire leurs activités ou le consultent pour y retrouver les points d’entrée et les informations d’autres entreprises. UDDI veut être un référentiel qui fait autorité sur le Web : les grands acteurs de l’industrie – IBM, Microsoft, Ariba et trente autres entreprises parmi lesquelles American Express, Commerce One, Compaq, Dell, SAP, Sun Microsystems et Tibco Software – se sont mis d’accord sur cette technologie ouverte pour offrir un moyen standard de communication entre les entreprises. Concrètement, UDDI fournira les informations qui permettront de savoir comment gérer des transactions avec les entreprises inscrites. Ces entreprises conserveront leurs moyens standard de transaction. Pour le moment, il est un peu tôt pour parler de pilote. Toutes les spécifications ne sont pas entièrement figées. L’évolution d’UDDI se fait en deux temps : d’abord IBM, Microsoft et Ariba, soit les trois acteurs à l’origine du protocole, réalisent les spécifications, puis le document est livré aux participants. C’est prévu pour le début du mois.
VNUnet : Peut-on préciser exhaustivement les types d’informations que les entreprises pourront fournir dans UDDI ?
Marc Matiachoff :Non ! Le système se veut ouvert : on ne peut pas savoir à l’avance quel nouveau type de service apparaîtra sur le marché. De ce fait, les entreprises peuvent publier toutes sortes d’informations : des schémas pour Biztalk, ou pour des produits concurrents de Biztalk.
VNUnet : SOAP fut présenté comme le premier protocole d’une série pour faire avancer la stratégie de « Web services vision » de Microsoft. SOAP permet l’interconnexion entre toutes les plate-formes et les sites Web. Est-ce un protocole concurrent d’UDDI ?
Marc Matiachoff :Il faut imaginer UDDI comme une fusée à étages : il est bâti sur SOAP et comporte un autre étage pour le stockage des données qui servira de référentiel.
L’idée avec SOAP est d’allier le protocole HTTP et le langage XML. HTTP définit comment les messages sont formatés et transmis sur le Web et comment doivent agir les serveurs Web et les navigateurs. Et SOAP permet de faire une requête en XML qui passe sur HTTP. Ce protocole réconcilie ainsi les mondes d’Unix et de Microsoft. UDDI utilisera donc SOAP pour appeler les services. Mais, le projet UDDI inclus, en plus, le stockage des données de l’annuaire.
VNUnet : Quid de l’homologation de SOAP par le W3C ?
Marc Matiachoff :La version 1.1 de SOAP a été publiée le 26 avril dernier et le W3C a accepté la proposition le 8 mai. Un mois plus tard, W3C a renommé SOAP en « XML Protocol ». L’homologation de SOAP peut prendre du temps. Et ce n’est qu’une étape dans le processus de standardisation du XML par le W3C. Quoi qu’il en soit, la sortie officielle de SOAP est prévue pour le premier septembre 2001.
VNUnet : Peut-on considérer UDDI comme un pont vers Biztalk ?
Marc Matiachoff :Pour Microsoft, oui. Mais il en sera de même pour les sociétés éditrices de logiciels concurrents de Biztalk. UDDI permet aux entreprises qui font du commerce B to B grâce à Biztalk, d’avoir un référentiel d’entreprises, et par là même de savoir à qui s’adresser pour collaborer dans un domaine équivalent. Avec les « Web services », on pourra associer des services Web et les faire collaborer. Par exemple, on n’aura plus besoin d’établir deux ou trois connexions pour faire collaborer ses comptes ouverts dans différentes institutions bancaires : de façon transparente, le transfert de compte s’effectuera via UDDI. On peut citer un pilote des Web Services de Microsoft connu, celui de Meryll Lynch dans le domaine de la banque. Autre cas fictif : vous inscrivez un rendez-vous dans votre agenda, une heure et un lieu, un agent ira se connecter sur un site pour scruter l’état du trafic et enverra une alerte pour vous signifier qu’il est temps de partir si vous ne voulez pas être en retard.
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