Accenture, spécialiste mondial du conseil en management et en technologies, vient de publier une étude sur le profil des entrepreneurs de la Net économie ainsi que sur les modèles de management en France. Ainsi, l’étude met notamment en lumière la singularité de l' »entrepreneuriat » français. En effet, elle révèle que pour la majorité des fondateurs de start-up en France, il s’agit de leur première expérience de création d’entreprise : seulement 28 % des personnes sondées sont des serial entrepreneurs contre 72 % de nouveaux entrepreneurs. Ce qui pourrait expliquer d’une certaine façon l’échec d’un grand nombre de start-up. Une autre particularité des entrepreneurs de la Net économie française réside dans leur profil. L’étude distingue deux catégories : d’un coté, les « technos », qui sont les moins nombreux et dont la démarche part de l’offre et des possibilités nouvelles offertes par Internet de créer des activités qui n’existaient pas dans l’économie traditionnelle ; de l’autre coté, les « marketers » dont la démarche part plutôt de la demande et des anticipations des nouveaux besoins des consommateurs en matière de services qui existaient déjà. L’étude révèle par ailleurs qu’aux Etats-Unis, les entrepreneurs avec un profil fortement « techno » tendent à se multiplier.
« Cette particularité n’est pas sans conséquence sur les levées de fonds en France », explique Bruno Berthon, auteur de l’étude. Et de poursuivre : « Les capital-risqueurs offrent souvent une prime au profils ‘technos’ ainsi qu’aux serial entrepreneurs, car pour eux les start-up les plus prometteuses sont celles qui possèdent et développent une technologie innovante ainsi que celles dont les fondateurs peuvent témoigner de réalisations passées. » Le profil des entrepreneurs ne semble donc pas tout à fait être en phase avec les critères de sélection des grands argentiers de la Net économie.
Des Anglo-saxons plus individualistes
Toujours selon l’étude, la recherche de l’innovation, la prise de risques ainsi que les motifs spéculatifs ne semblent pas être les moteurs les plus puissants auprès des cyber-entrepreneurs français. L’entrepreneur français de la Net économie est beaucoup plus attaché à l’entreprise en tant que système humain que son homologue anglo-saxon. Ils sont une grande majorité à mettre en avant l’aspect collectif de l’expérience entrepreneuriale. Ces résultats tranchent avec la conception anglo-saxonne, et plus
particulièrement avec celle de la Silicon Valley, explique l’étude. Selon Accenture, les Américains ont nettement moins l’esprit collaboratif qu’en France. « Aux Etats-Unis, l’esprit ‘free agent’ est dominant, aussi bien chez les employés que chez les entrepreneurs, et ces derniers ont de ce fait une plus grande capacité à se désengager d’un projet et à ne pas s’obstiner dans une impasse en cas de difficultés », mentionne Bruno Berthon.
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