Accord Yahoo Japan – Google : Microsoft redoute une situation de monopole
Microsoft critique vertement le nouvel accord sur la recherche en ligne entre Yahoo Japan et Google au Japon. La firme de Redmond estime que ce partenariat est anti-concurrentiel.
Il fallait s’y attendre : Microsoft ne voir pas vraiment d’un très bon œil le nouveau partenariat de Yahoo et Google au Japon dans le domaine de la recherche en ligne.
La firme de Redmond estime en effet que ce rapprochement risque fort d’entraîner une situation de monopole sur l’archipel, où le jeu de la concurrence se retrouverait alors faussé.
« L’accord proposé va éliminer la concurrence dans la recherche au Japon, à la fois dans les liens sponsorisés et dans les résultats de recherche », a précisé Dave Heiner, le directeur juridique adjoint de Microsoft, sur le blog officiel du groupe.
Annoncé en début de semaine, cet accord prévoit que Google Search deviendra bientôt le moteur de recherche par défaut du portail Yahoo Japan, détenu à 40% par l’opérateur télécoms nippon Softbank, et à 35% par le groupe Yahoo.
Ce partenariat va visiblement faire les affaires de Google, qui n’est pas vraiment le leader de la recherche en ligne au Japon. Cette place revient à Yahoo Japan, avec une part de marché estimée à 57% contre 31% pour Google Search. La part de marché de Bing ne s’élève qu’à 3%.
Ce nouvel accord diffère nettement de celui conclu à l’été 2009 entre Microsoft et Yahoo. Celui-ci stipule que Yahoo s’engage à implémenter sur ses sites Web des algorithmes du moteur de recherche Bing.com de Microsoft. En outre, dans le domaine de la publicité, Yahoo se chargera de gérer les plates-formes publicitaires des deux firmes pour la gestion des programmes des liens sponsorisés, mais pas pour la gestion de la partie “display” (affichage comme les bannières publicitaires).
Valable aux Etats-Unis et dans 60 autres pays, ces migrations technologiques vont commencer à être déployées début 2011 en Amérique du Nord, pour une finalisation à l’international prévue à la mi-2012.
Microsoft s’interroge même sur la légalité de l’accord Yahoo Japan/Google, et attend impatiemment la décision des autorités japonaises de la concurrence. Si cet accord est finalement validé, Microsoft affirme que Google ne manquera pas de devenir le prochain Big Brother mondial.
« Google seul déciderait ce que trouveraient ou ne trouveraient pas les internautes japonais sur le web. Et Google obtiendrait une quantité massive de données sur les historiques de recherche et les sites internet visités par tout internaute, société ou organisme gouvernemental menant des recherches sur internet » au Japon, tient à préciser Microsoft.
« En fait, les répercussions sur la concurrence pourraient se ressentir au niveau mondial, parce que le Japon est le troisième pays du monde en termes de requêtes sur internet », explique David Heiner, dans des propos rapportés pas l’AFP.