Adblock Fast aura eu une durée de vie très courte sur le Play Store.
Google a décidé de retirer cette application développée par la start-up californienne Rocketship, alors qu’elle avait atteint le top 3 dans la catégorie « Productivité ».
Pour mieux comprendre ce qui coince, il faut remonter à lundi, jour choisi par Samsung pour lancer le déploiement – en périmètre restreint – d’une mise à jour de son navigateur Web sur Android.
Sur la liste des nouveautés de cette version 4.0, la prise en charge du blocage de contenus à partir d’extensions tierces, via l’API Content Blocker (même principe qu’Apple avec Safari dans iOS 9).
Plusieurs éditeurs se sont engouffrés dans la brèche, dont Rocketship, qui proposait déjà son service Adblock Fast sur iOS, ainsi que Chrome et Opera via des plugins (200 000 utilisateurs revendiqués, toutes plates-formes confondues).
Google a d’abord validé l’application (com.rocketship.adblockfast)… avant de faire machine arrière, invoquant une infraction à la section 4.4 du contrat développeurs.
Cette section est relative à l’interdiction de développer ou de distribuer « tout produit qui perturbe, dégrade ou accède de manière non autorisée à des terminaux, serveurs, réseaux […] et services tiers ».
CEO de Rocketship, Brian Kennish a du mal à comprendre ce que lui reproche Google. À VentureBeat, il confie : « La seule interaction avec le navigateur de Samsung se fait par l’API Content Blocker. Je me demande combien d’ingénieurs, chez Google, qualifieraient de « perturbation » le fait d’exploiter une API. »
Il ajoute, auprès de TechCrunch, avoir tenté de contacter Google via plusieurs canaux de communication publics et privés, sans obtenir « aucune réponse officielle d’un humain ».
Selon lui, l’application comptait environ 50 000 installations lorsqu’elle a été retirée. Pour les internautes qui souhaiteraient être avertis de son retour sur le Play Store, il est possible de renseigner son adresse e-mail sur le site Web de la start-up.
Point intéressant : certaines applications publiées à quelques heures d’intervalle pour exploiter l’API Content Blocker sont toujours disponibles. On citera Adblock Plus et Crystal (d’abord lancé sur iOS), en notant toutefois que cette dernière n’a pas pu être mise à jour par son développeur, qui n’a pas reçu l’aval de Google, ainsi que le souligne Marketing Land.
À l’analyse de la situation, il semble que Google ne tolère les bloqueurs de pub sur Android que s’ils sont directement intégré dans un navigateur ou s’ils s’y greffent sous la forme de modules complémentaires. Mais en aucun cas, le groupe Internet ne semble accepter la diffusion d’adblockers en tant qu’applications (.apk), y compris s’il y a accord entre des éditeurs comme c’est le cas pour Samsung et Rocketship.
Samsung a une alternative : distribuer l’application de son partenaire via son propre kiosque d’applications, sur les terminaux Galaxy.
Crédit photo : Kris Tan – Shutterstock.com
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