Il aura fallu dix ans à Adblock Plus pour atteindre les 500 millions de téléchargements.
Le projet open source avait officiellement été créé en janvier 2006, sous la forme d’une extension pour le navigateur Firefox.
L’initiative était portée par le dénommé Wladimir Plant, qui allait, cinq ans plus tard, en faire une société avec son associé Till Faida.
Adblock Plus n’était pas, et de loin, la première solution de blocage publicitaire sur Internet. Il se positionnait toutefois comme un service dédié, face à des logiciels plus généralistes tels que les proxys ou des technologies de filtrage intégrées dans des butineurs comme Opera.
Eyeo, l’entreprise allemande qui porte aujourd’hui le projet, ne communique pas sur son nombre d’utilisateurs actifs* – au dernier pointage, on en est à 50 millions, contre 40 millions pour le concurrent AdBlock, avec parfois une exploitation en mode multi-terminal.
Pour autant, elle se félicite d’avoir « poussé l’industrie de la publicité à reconsidérer le statu quo ». Et plus globalement d’avoir « instauré un dialogue entre les annonceurs et les utilisateurs finaux ».
Dans l’absolu, il est vrai que les principaux acteurs se sont mis autour de la table.
Illustration avec Integral Ad Science (ex-AdSafe Media). Le fournisseur de solutions e-pub organisait, la semaine passée, une table ronde sur le sujet.
À cette occasion, Philippe Boscher, responsable marketing digital de TF1 Publicité, a reconnu qu’il fallait « adapter [la] pression publicitaire pour améliorer l’expérience utilisateur ». Tout en assurant que le débat sur les adblockers représentait « une super opportunité [sic] pour éviter les spots trop longs ».
Du côté de Pierre Chappaz (Teads), on a admis que certains formats, parmi lesquels l’interstitiel et le pré-roll, étaient « mal adaptés au mobile ».
Comment définir le caractère « acceptable » d’une publicité ? Eyeo – qui compte aujourd’hui 49 employés – s’est penché sur cette question en 2009 et a établi, deux ans plus tard, un ensemble de critères « en s’appuyant sur les contributions des internautes ».
La liste blanche qui en résulte est au coeur du modèle économique de l’entreprise… et au coeur des débats, avec ses quelque 700 entrées.
Officiellement, seules les entités de grande taille (plus de 10 millions d’impressions publicitaires par mois) doivent payer pour figurer sur cette liste activée par défaut chez les utilisateurs finaux. Et cela ne les dispense pas de satisfaire aux critères (« Il n’est pas possible d’acheter sa place sur la liste blanche »).
* Selon une étude Adobe/PageFair d’août 2015, près de 200 millions d’internautes utiliseraient un adblocker (41 % des 16-29 ans).
Crédit photo : dKART – Shutterstock.com
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