Google aurait-il dans l’idée d’intégrer – et d’activer par défaut – un bloqueur de pub dans son navigateur Web Chrome, aussi bien sur mobile que desktop ?
C’est ce qu’affirme le Wall Street Journal, en précisant que cette décision, bien que non arrêtée en l’état, pourrait faire l’objet d’une annonce officielle dans les prochaines semaines.
À première vue, la démarche est intrigante, étant donné que la publicité concentre plus de 90 % des revenus de la firme américaine.
Il faut plutôt y voir une manœuvre défensive. En fournissant son propre adblocker, Google pourrait dissuader les internautes d’en installer d’autres*. Notamment ceux fournis par des sociétés comme Eyeo (Adblock Plus), dont le modèle économique repose sur une « liste blanche » que les principaux acteurs de l’écosystème e-pub ne peuvent rejoindre… qu’en échange d’un paiement.
Si on considère que Chrome en est, toutes plates-formes confondues, à une part de marché mondiale de 53 % sur le segment des navigateurs Web (source StatCounter), l’initiative s’apparente aussi à un coup de pied dans la fourmilière des annonceurs.
Le bloqueur de pub « made in Google » se fonderait sur les conclusions de la « Coalition for Better Ads ».
Le groupe Internet est membre, aux côtés d’AppNexus, Facebook, News Corp ou encore Thomson Reuters, de ce groupement qui a publié, le mois dernier sur la base d’une enquête impliquant 25 000 consommateurs en Europe et en Amérique du Nord, une liste de formats publicitaires jugés « non acceptables ».
Certains de ces formats sont incriminés aussi bien sur desktop que sur mobile. C’est le cas des pop-up, des vidéos en lecture automatique avec son et des bandeaux défilants. On parle aussi, en vrac, des pré-homes avec compte à rebours, des publicités animées et des annonces qui, sur les téléphones, occupent plus de 30 % de la surface de l’écran.
Google hésiterait à bloquer, sur les sites « fautifs », l’ensemble des publicités, qu’elles soient ou non acceptables.
* D’après PageFair, en décembre 2016, 11 % des Terriens connectés à Internet ont utilisé, lors de leur navigation Web, un adblocker. Sur le marché américain, la proportion monte à environ un quart, selon eMarketer.
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