Les langues se délient dans le débat sur le blocage de la publicité en ligne.
En l’espace de quelques jours, deux opérateurs mobiles britanniques ont ouvertement pris position.
Parmi eux, O2, qui confie à Business Insider en être à « un stade de réflexion avancé » concernant l’éventuelle mise en place d’une technologie d’adblocking au niveau de son infrastructure réseau.
Officiellement, il s’agit, pour la filiale de Telefónica, « d’améliorer l’expérience » de ses 25 millions de clients revendiqués au Royaume-Uni, face aux « mauvaises pratiques » auxquelles ils sont confrontés. Non seulement en matière de confort de navigation, mais aussi de consommation de données.
Parmi les autres pistes explorées, simplifier l’accès aux solutions de blocage publicitaire, des applications aux extensions pour navigateurs Web.
La position d’O2 n’est cependant pas radicale : l’opérateur, membre de l’Interactive Advertising Bureau et propriétaire d’une société de marketing mobile (Weve), dit travailler avec les annonceurs pour « faire évoluer les standards de la pub mobile ». Plus particulièrement sur trois aspects : un ciblage plus pertinent, des formats plus créatifs et des contenus plus « légers », qui consomment moins de ressources.
O2 compte également scruter « ces acteurs qui ne jouent pas le jeu […] et qui décrédibilisent l’industrie ». En tête de liste, les sociétés qui collectent et partagent des informations sans le consentement des utilisateurs.
Il n’est, en revanche, pas question – tout du moins en l’état actuel – d’adopter une approche « à la Digicel ».
Cet opérateur, basé en Jamaïque et actif dans une trentaine de territoire au sein de la zone Pacifique avec un portefeuille de près de 14 millions de clients, envisage d’obliger Google, Apple et consorts à partager leurs revenus, sous peine de bloquer leurs publicités.
Une démarche qui déplaît fortement à l’Eastern Caribbean Telecommunications Authority. Le régulateur des télécoms dans cette région géographique considère qu’une mise en oeuvre irait à l’encontre du principe de neutralité du Net.
Retour au Royaume-Uni avec EE et ses 27 millions de clients. Là aussi, une « réflexion est en cours » concernant la possibilité d’offrir aux utilisateurs « davantage de contrôle sur la publicité mobile ».
Il n’est pas, d’après le Telegraph, question d’appliquer un blocage strict, mais de pouvoir « réguler le niveau et l’intensité d’exposition à la publicité ».
Du côté de Vodafone (18,4 millions de clients outre-Manche), on assure qu’aucune décision n’a encore été prise. Mais on constate que le nombre de téléchargements d’adblockers, tout particulièrement sur les terminaux iOS, « montrent qu’il y a une demande des abonnés pour gérer leur expérience de navigation Web, leur vie privée et leur consommation de données ».
Crédit photo : Maxx-Studio – Shutterstock.com
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