Adveez lève des fonds : ça bouge dans l’écosystème IoT toulousain
La PME toulousaine Adveez, qui donne dans la mobilité et la sécurité des biens et des personnes, lève 3,3 millions d’euros.
Objectif atteint pour Adveez.
La PME toulousaine, qui verse dans l’Internet des objets avec des systèmes de géolocalisation pour améliorer la mobilité et la sécurité des biens et des personnes, avait annoncé, début 2016, son ambition de boucler un tour de table de 3 à 4 millions d’euros.
L’opération vient d’être officialisée, pour un montant de 3,3 millions d’euros.
La société de gestion Plume Finance, qui avait participé à la précédente levée de fonds réalisée en 2014 (1,3 million d’euros), remet au pot, à hauteur de 1,5 million d’euros. Elle est accompagnée par des business angels ainsi que l’équipe fondatrice d’Adveez.
M Capital Partners est également de la partie. L’ex-Midi Capital, qui a changé de nom début 2016 dans la lignée de sa prise d’indépendance vis-à-vis de la Caisse d’épargne de Midi-Pyrénées, prend un ticket à 1 million d’euros, d’après Les Échos.
La patte Continental
Cette enveloppe va permettre à Adveez de structurer ses équipes commerciales pour accélérer le développement de ses activités à l’international.
Non rentable sur le dernier exercice annuel pour lequel elle a publié ses comptes (1,1 million d’euros de pertes en 2015, sur un chiffre d’affaires de 400 000 euros ; données Société.com), la SAS se concentre sur le marché américain, où « les affaires se concluent plus vite » chez sa clientèle cible, comme le président-fondateur Karim Ben Dhia le faisait remarquer dans un entretien avec La Tribune.
Une filiale a été ouverte sur place en 2014. Elle a constitué un point d’appui décisif pour Adveez, qui affirme avoir réalisé 70 % de son C.A. à l’export sur l’année 2016.
Mais de quelle clientèle cible parle-t-on ? À l’origine, Adveez proposait un système de gestion de la sécurité des bâtiments, inspiré d’une technologie de badge d’accès mains libres développée par l’équipementier auto Continental, au sein duquel Karim Ben Dhia avait travaillé entre 2007 et 2010 en tant qu’ingénieur.
Ce système a par la suite été intégré dans un bracelet à destination des personnes âgées, afin de prévenir les risques de fugue.
Avec cette offre « Care », Adveez s’adresse aux maisons de retraite, aux cliniques et aux EHPAD. Le capteur de chutes lancé en 2016 sur la base d’une technologie du CNRS doit permettre de toucher directement le grand public dans le cadre du maintien à domicile des personnes fragiles.
Sur le tarmac
Il s’agira aussi de gagner, en 2017, du terrain sur les sites portuaires et les entrepôts de logistique, dans la lignée de l’autre verticale forte d’Adveez, par laquelle s’est véritablement enclenchée l’offensive outre-Atlantique : la mobilité.
Les boîtiers et capteurs exploités dans le domaine de la santé ont en l’occurrence été déclinés pour permettre le suivi des véhicules de service dans les aéroports. Leur ont notamment été associés des capteurs de chocs.
Les données collectées sont transmises, par GSM ou sur protocole LoRa, vers une plate-forme cloud d’analyse connectée à un logiciel de supervision. La partie software est conçue intégralement par Adveez, qui assemble aussi ses boîtiers, la fabrication des cartes électroniques étant sous-traitée à Systelec.
Une quinzaine d’aéroports sont aujourd’hui équipés, dont ceux de Bordeaux, Marseille, Nantes, Nice, Toulouse, Bruxelles et Düsseldorf.
L’impulsion en Europe a été donnée par l’entreprise belge Aviapartner. Aux États-Unis, l’aventure a débuté en 2015 à Atlanta dans le cadre d’un contrat à 1 million d’euros avec Delta Airlines (« plus de 10 000 véhicules à équiper », selon Karim Ben Dhia).
Auréolé, depuis septembre 2015, du « Pass French Tech » et participant actuellement au programme intensif « ScaleUp » de Bpifrance, Adveez perçoit un potentiel de 6 000 aéroports. Des installateurs seront recrutés dans cette optique, pour compléter une équipe qui compte aujourd’hui une trentaine de collaborateurs.
Crédit photo : Adveez