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Adware : Zango se voit infliger une amende de trois millions de dollars

La Federal Trade Commission (FTC), qui est l’organisme en charge de la protection des consommateurs et de la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles aux Etats-Unis, a condamné la société Zango à une amende de trois millions de dollars pour avoir utilisé des méthodes « injustes et trompeuses  » dans la distribution de ses applications publicitaires.

L’éditeur de logiciels mis en cause devra cesser toute distribution de publicités sur les ordinateurs ayant installé le logiciel avant le 1er janvier 2006. Le porte-parole de Zango a refusé de préciser combien d’ordinateurs étaient concernés par cette décision sur les 20 millions de téléchargements recensés. Il a simplement annoncé que cette mesure en affecterait qu’une minorité. Zango a également accepté de verser 3 millions de dollars pour gains mal acquis.

« Les ordinateurs des consommateurs n’appartiennent qu’à eux ; ils ne devraient pas avoir à accepter du contenu dont ils ne veulent pas », explique Lydia Parnes, directrice du bureau de la protection des consommateurs au sein de la FTC. « Si le consommateur choisit de recevoir des publicités sous forme de pop-up, qu’il en soit ainsi. Mais il est absolument contraire à la loi fédérale d’installer insidieusement des logiciels qui programment l’envoi de pop-up susceptibles d’affecter l’utilisation de l’ordinateur. »

Jusqu’en septembre dernier, Zango était connu sous le nom de 180solutions. L’adware de la firme est fourni avec du contenu gratuit, tel que des jeux, des économiseurs d’écran ou des logiciels de partage de fichiers en peer to peer. Les utilisateurs qui choisissent de télécharger le logiciel gratuit installe notamment une application cachée qui va contrôler leur connexion réseau et autoriser l’ouverture de fenêtres publicitaires.

La FTC a accusé Zango d’avoir délibérément compliqué l’identification, la localisation et la suppression de ses logiciels. Zango compte sur les distributeurs tiers pour promouvoir son adware, en leur versant environ 50 cents pour chaque installation réussie. Selon ses détracteurs, le fait de rémunérer systématiquement les distributeurs pour chaque téléchargement réalisé constitue une incitation à des installations forcées.

Par exemple, les opérateurs de réseaux botnet (qui exploitent des PC zombies) peuvent installer le logiciel sur tous les ordinateurs qu’ils contrôlent de manière à récupérer les commissions. Zango a assuré prendre des mesures strictes pour lutter contre ces pratiques. Le logiciel informe régulièrement l’utilisateur de sa présence et fournit des instructions sur sa procédure de désinstallation. L’an dernier, la société a engagé des poursuites contre sept de ses distributeurs ? tous implantés hors des Etats-Unis ? avant d’abandonner finalement les plaintes à leur encontre.

En janvier, le Center for Democracy and Technology (CDT) s’est joint à la FTC pour porter plainte contre Zango. Le groupe de lobby avait alors présenté l’affaire comme « un cas sans précédent » et comme un moyen de définir des règles applicables au secteur des programmes publicitaires.

« Si les entreprises dépassent le cadre défini par la FTC et s’engagent dans des pratiques trompeuses, elles risquent désormais d’être punies par la loi. C’est là un message d’une importance primordiale à l’attention de toute entreprise exerçant dans le secteur d’activité du téléchargement de logiciels » , a confié David McGuire, le porte-parole du CDT, dans une entrevue accordée à vnunet.com.

Entre autres dispositions, cette décision oblige les éditeurs d’adware à obtenir l’accord explicite de l’utilisateur pour installer le logiciel et les empêche de dissimuler la mention d’autorisation dans l’accord de licence de l’utilisateur. La FTC tient également Zango pour responsable des installations non consensuelles obtenues par ses partenaires affiliés.

En réponse à cette décision, Zango a bien précisé que cela ne signifiait en aucun cas que la société avait violé la loi, ajoutant qu’il était entièrement favorable aux nouvelles normes applicables au secteur du téléchargement de logiciels.

Depuis cinq ans, la société a dû lutter pour redorer son image et convaincre que ses logiciels ne posaient aucun risque de sécurité. Elle a porté plainte contre ZoneLabs pour avoir identifié son application comme un spyware avant d’abandonner sa plainte après que l’éditeur ait accepté de réévaluer son niveau de criticité.

De nombreuses applications de sécurité et d’anti-spyware détectent le logiciel et permettent la suppression du code. McAfee a identifié ce logiciel comme un  » programme potentiellement indésirable » et Symantec comme un « risque de sécurité « .

Traduction d’un article de Vnunet.com en date du 6 novembre 2006

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