Aerosense : Sony en mode coentreprise dans les drones professionnels
Orientée sur les drones à vocation professionnelle, Aerosense associera les capteurs d’images de Sony aux technologies de pilotage automatique de ZMP.
Engagé dans une longue restructuration avec l’objectif de retrouver l’équilibre financier à l’horizon 2018, Sony explore de nouveaux horizons stratégiques.
La division Sony Mobile – qui compte se séparer de 30 % de ses effectifs, soit environ 2000 employés – lorgne plus particulièrement sur l’Internet des objets.
Ses ambitions s’étaient illustrées en début d’année avec l’investissement d’un ticket d’environ 750 000 euros en échange d’une participation minoritaire (2 %) au capital de ZMP.
Cette PME japonaise, dont le nom provient du « Zero moment point » (concept de robotique qui décrit le point de jonction entre l’axe inertiel et le sol lors d’un mouvement), propose notamment des solutions de pilotage automatique mises en oeuvre avec un véhicule sans conducteur basé sur un modèle hybride de Toyota Prius : la RoboCar.
Expérimentée pour l’heure uniquement sur terre, cette technologie sera appliquée aux drones dans le cadre d’une coentreprise avec Sony Mobile. Son nom : Aerosense. L’échéance fixée pour le démarrage officiel de ses activités : début août 2015.
Basée à Tokyo avec un capital de départ de 100 millions de yens, l’entité sera contrôlée à 50,005 % par Sony Mobile, le reste des parts (49,995 %) revenant à ZMP.
Aerosense ne commercialisera pas de drones, mais des services axés sur la capture d’images et le traitement de données dans le cloud afin de répondre à des problématiques d’observation, d’inspection, de maintenance…
Pour Sony, l’enjeu est le même que dans l’univers de la voiture connectée : imposer ses solutions de capture d’images comme c’est le cas sur les smartphones (le groupe nippon capte 40 % du marché en ajoutant appareils photo et tablettes, selon Techno Systems Research).
Une première étape est prévue pour fin 2015 : la mise en production, par une business unit dédiée montée en début d’année, de capteurs dits « 10 fois plus sensibles » que ceux que l’on trouve actuellement dans les automobiles… et capables de fonctionner avec un minimum de lumière, par exemple les nuits sans lune.
Le potentiel est grand si l’on considère que les capteurs d’images implantés dans les véhicules coûtent quatre à cinq fois plus cher que ceux intégrés dans les smartphones, selon IHS – qui estime le marché à 102 millions d’unités en 2020, Sony en détenant pour l’heure 5 %.
Concernant les drones, Aerosense devrait s’intéresser dans un premier temps à la logistique, sachant que de grands groupes ont pris position sur ce segment.
En mars, Amazon recevait l’accord de la FAA (Agence fédérale de l’aviation américaine) pour tester de façon encadrée la livraison de colis à domicile par drones aux États-Unis. Google a un projet d’exploitation similaire, mais à des fin humanitaires, en cas de catastrophes naturelles ou d’urgences santé.
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