Affaire Merah : difficile de contrôler la vidéo de TF1 sur le Web
Malgré les efforts fournis pour éviter la propagation, la vidéo du reportage choc de TF1 sur les enregistrements audio du terroriste circule encore sur le Net…
Les extraits audio des échanges entre le terroriste Mohamed Merah avec les négociateurs lors de la prise d’assaut de son appartement (mars 2012) ont été diffusées dimanche soir dans le cadre d’une enquête menée par l’émission hebdomadaire d’actualité de TF1 « Sept à huit » (puis ré-exploitée au JT de 20h00).
Le scoop fait du bruit mais il est bien difficile de retrouver le fameux reportage sur Internet.
La chaîne de télé semble hésiter à le diffuser sur la Toile en raison des multiples pressions .
Le ministère de l’intérieur a annoncé que la « police des polices » (Inspection générale de la police nationale ou IGPN) va ouvrir une enquête administrative sur la fuite de ce document.
Des proches des victimes de Mohamed Merah dénoncent la violation du secret de l’instruction et vont saisir la justice pour obtenir l’interdiction de toute diffusion des enregistrements des conversations.
Et le Conseil supérieur de l’Audiovisuel « déconseille » aux chaînes de rediffuser les extraits des dialogues.
Entre droit à l’information et appel à la haine…Il est vrai que les déclarations enregistrées du terroriste Mohamed Merah suscitent un certain malaise.
Il précise notamment ses motivations pour perpétuer ses crimes et ses liens présumés avec Al-Qaïda.
Lundi matin, PCInpact et le blog de l’animateur Jean-Marc Morandini ont constaté que TF1 a retiré de son site Internet les extraits de discussions avec Mohamed Merah.
Le reportage est introuvable sur le sous-site dédié à l’émission « Sept à Huit ».
De même que la reprise effectuée à l’ouverture du JT de 20h00 sur la première chaîne.
Sur Wat.tv, la plate-forme communautaire de vidéo en streaming de TF1, les éléments qui prêtent à polémique ont également été retirés.
Toutes traces de visionnage en vidéo à la demande ou en replay ont été bannies. Enfin presque…
Selon notre propre constat, il suffit de passer par YouTube, de taper quelques mots-clés sur le sujet pour retrouver assez facilement des éléments du reportage choc de « Sept à huit ».
La vidéo reprenant de larges extraits de l’émission est estampillée Gakatan.com en pseudo watermark, un site d’art edité par un « internaute, blogueur, twittos, editeur Web » et qui propose des wall papers très attractifs.
Pourtant, TF1 a demandé que cette vidéo soit retirée de la plate-forme vidéos de Google « pour des raisons de droit d’auteur », selon PCInpact.
En revanche, on n’a rien trouvé de similaire sur Dailymotion.
Le débat rappelle par ricochet la volonté de Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République, qui, à l’époque des faits, de filtrer tous les sites terroristes et de créer un nouveau délit en adéquation avec la consultation de ce type de support.
Une mesure qui était passée en Conseil des ministres le 11 avril 2012.
« Le projet de loi devrait être transmis à l’Assemblée nationale et examiné à la reprise des travaux parlementaires en juin 2012 », précisait-on à l’époque.
« D’après le ministère de la Justice, il pourrait être ‘le premier texte voté par la nouvelle législature’ si la majorité est reconduite ».
On sait depuis que l’alternative politique a changé la donne.
Mais qu’est devenu le projet de loi ? Est-il définitivement enterré ?
PCInpact rappelle également que l’article 6-I-8 de la loi pour la Confiance dans l’économie numérique permettrait à l’autorité judiciaire de prescrire en référé ou sur requête, aux hébergeurs ou aux FAI, « toutes mesures propres à prévenir un dommage ou à faire cesser un dommage occasionné par le contenu d’un service de communication au public en ligne ».