Affaire Oracle/TomorrowNow : SAP reconnaît sa culpabilité
A quelques jours de l’ouverture du nouveau procès opposant Oracle à TomorrowNow, SAP a fait savoir qu’il ne contesterait pas les faits de vols de logiciels imputés à sa filiale par la firme de Larry Ellison.
L’affaire de « vol d’entreprise à grande échelle » opposant, depuis 2007, Oracle et TomorrowNow, racheté par SAP en 2005, traîne en longueur. Mais l’éditeur allemand pourrait rapidement faire avancer le procès qui a débuté en 2008.
Rappelons qu’il y a trois ans, Oracle avait déposé une plainte contre TomorrowNow, spécialisé dans le support logiciel PeopleSoft et JD Edwards, accusant ainsi la start-up acquise par SAP d’avoir dérobé des documents de support technique et logiciel en ligne en utilisant les comptes d’un client d’Oracle pour se connecter au site Web en question et récupérer les éléments stratégiques à des fins de démarcher les clients d’Oracle.
En décembre 2008, les tribunaux avaient rejeté la plainte d’Oracle sur le vol des données notamment. La firme de Larry Ellison avait alors fait appel de la décision, en demandant deux milliards de dollars de dommages et intérêts.
Le deuxième round Oracle contre TomorrowNow/SAP devait s’ouvrir devant un tribunal fédéral californien ce 1er novembre.
Mais ce nouveau procès en appel pourrait durer moins longtemps que prévu. SAP a en effet décidé de ne pas constater les faits de « vols d’entreprise à grande échelle » attribués à TomorrowNow.
Ce changement d’attitude oblige Oracle à demander au tribunal un délai supplémentaire de trois jours avant le début des audiences.
Si l’éditeur allemand décide de ne pas contester les charges qui pèsent sur TomorrowNow, les juges pourraient en conclure que SAP était bien au courant des agissements illégaux de sa filiale, bien avant la plainte déposée en 2007 par Oracle, et en faire ainsi un co-responsable de choc.
Cet aveu de culpabilité pourrait un peu jouer en faveur de SAP et de sa filiale, et ainsi faire baisser significativement la somme colossale de dommages et intérêts demandée par Oracle.
De son côté, la firme de Larry Ellison continue à maintenant sa réclamation de dédommagements de 2 milliards de dollars, en soulignant que l’aveu de SAP démontre clairement sa culpabilité.
Cette pirouette effectuée par l’éditeur allemand pourrait aussi être un dernier recours pour éviter à son ex-dirigeant Leo Apotheker, désormais nouveau P-DG de HP, en remplacement de Mark Hurd, de témoigner à ce nouveau procès. Ayant dirigé SAP entre avril 2008 et février 2010, Leo Apotheker devrait être entendu comme témoin.
La bataille s’annonce encore rude…