Lors d’une l’audience devant un tribunal américain qui s’est déroulé le 8 janvier dernier à propos de l’affaire TomorrowNow, SAP a demandé qu’Oracle révèle la marge bénéficiaire de ses offres de support technique PeopleSoft et JD Edwards.
Si Oracle consent à révéler cette donnée stratégique censée favoriser une meilleure évaluation du préjudice subi par Oracle dans le dossier TomorrowNow, cela pourrait constituer un sérieux handicap en termes de compétitivité.
Cette demande représente le dernier rebondissement du procès TomorrowNow, qui a débuté en 2007 entre les groupes concurrents SAP et Oracle dans le domaine de la gestion des bases de données.
Division de support technique pour les opérations logicielles d’Oracle PeopleSoft et JD Edwards, TomorrowNow a été acquise par son rival SAP en 2005, dans le but de convertir les clients Oracle en clients SAP.
Oracle a accusé TomorrowNow d’espionnage industriel, ce que SAP a reconnu dans une certaine limite. Les accusations ont ensuite été élargies à la violation de droits d’auteur.
A l’origine, TomorrowNow est accusé d’exploitation illicite d’informations clients obtenues via des options de support technique pour accéder aux bases de donnés d’Oracle. Ce qu’Oracle considère comme du vol de données relatives à son support technique et à ses clients.
« Pour Oracle, les informations exigées par SAP sont très sensibles, particulièrement parce qu’elles concernent deux applications qui ne se portent pas très bien actuellement », déclare China Martens, analyste pour le cabinet d’analyses IT The 451 Group. Ces données stratégiques pourraient donner un sérieux avantage à d’autres acteurs du marché impliqués sur le marché de la tierce maintenance, comme Salesforce, estime China Martens.
Dans un Joint Discovery Conference Statement (une pièce du dossier de justice apportée avant le procès) présenté à l’audience, SAP argue, que si Oracle révèle les marges réalisés via ses offres de support technique au cours de la période sur laquelle le préjudice s’étale, le tribunal sera plus à même de déterminer l’étendue de la fuite des clients Oracle vers son rival SAP.
« Oracle a refusé de fournir ces informations, qui pourraient permettre aux sociétés défenderesses de déterminer (ou d’estimer de façon raisonnable) la profitabilité d’Oracle sur ces lignes de produits », peut-on lire dans la déclaration. « Les sociétés défenderesses demandent donc la divulgation de ces données financières pour tenter de déterminer la véritable marge bénéficiaire d’Oracle relative aux produits PeopleSoft et JD Edwards et aux services de support technique. »
Selon China Martens du 451 Group, il est probable qu’Oracle ne réponde à la requête de SAP. « Aucune chance. La demande sort du cadre de l’instruction », estime-t-elle.
SAP tente probablement d’obtenir des détails spécifiques avant le début du procès qui commencera en février. Tandis qu’Oracle freine les divulgations d’informations sensibles depuis le début de la procédure.
Adaptation d’un article Vnunet.com en date du 9 janvier 2009 et intitulé SAP demands sensitive profit data from Oracle.
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