Airbnb aurait ciblé Luxury Retreats pour monter en gamme
Airbnb débourserait 200 à 300 millions de dollars pour s’emparer de Luxury Retreats, qui associe location de résidences haut de gamme et services de conciergerie.
Airbnb ne serait plus très loin de mettre la main sur Luxury Retreats.
La plate-forme américaine intermédiaire pour la location d’hébergements – qui pivote de plus en plus vers le modèle de l’agence de voyages en ligne – réaliserait sa plus grosse opération de croissance externe en s’emparant de ce concurrent canadien qui donne dans le haut de gamme, avec des propriétés allant de la villa italienne à l’hacienda mexicaine.
Tandis que Bloomberg évoque un deal à « moins de 300 millions de dollars », TechCrunch en situe plutôt le montant « autour de 200 millions de dollars », ajoutant avoir reçu, en tentant de contacter Joe Poulin (CEO et fondateur de Luxury Retreats), une réponse… d’un porte-parole d’Airbnb.
Fondée en 1999 sous le nom CarribeanWay, l’entreprise avait adopté sa dénomination actuelle en 2002 pour refléter son expansion à l’international, marquée par plusieurs acquisitions qui lui ont notamment permis de renforcer ses positions à Hawaï.
Son parc de « plus de 3 000 villégiatures », parmi lesquelles on trouve l’île Necker du milliardaire Richard Branson, aurait séduit un demi-million de clients, dont 40 % ayant effectué plusieurs séjours.
En attendant l’IPO
Luxury Retreats met l’accent sur son processus de certifications des résidences : moins de 5 % des dossiers sont retenus. Chacun des propriétaires sélectionnés bénéficie d’une offre « clés en main » avec prise en charge du marketing (mise en ligne des annonces), de la distribution (rédaction des contrats de location), de l’assurance, de la gestion (collecte des loyers), du nettoyage et de l’entretien.
Du côté du locataire, on peut bénéficier de services à la demande : mise à disposition d’un bateau, organisation d’une fête, repas concocté par un chef cuisinier…
Cette dimension de services hôteliers se retrouve chez la marque Luxury Rentals du groupe HomeAway, comme chez la société britannique onefinestay, qu’AccorHotels s’est offerte l’an passé pour 148 millions d’euros.
Ce modèle, basé sur un commissionnement fonction de la valeur des locations, a permis à Luxury Rentals d’atteindre la rentabilité, non sans lever des fonds (16 millions de dollars, dont 11 millions en 2015).
Pour Airbnb, qu’on dit valorisé à 30 milliards de dollars avec des premiers profits dégagés au 2e semestre 2016, c’est un nouveau signe de diversification adressé aux investisseurs à l’heure où l’IPO se fait toujours attendre.