Airbus pose deux roues dans la Silicon Valley
Airbus s’installe dans la Silicon Valley avec un centre d’innovation technologique et un fonds de capital-risque doté de 150 millions de dollars.
Renforcer sa présence internationale… et surtout son aptitude à identifier les technologies et modèles commerciaux innovants : tel est l’objectif qu’entretient Airbus en s’installant dans la Silicon Valley.
Le groupe aéronautique européen met sur pied deux structures : un centre d’innovation, ainsi qu’un fonds de capital-risque, doté de 150 millions de dollars (136 millions d’euros) et dirigé par Tim Dombrowski.
Cet ex-associé du fonds d’investissement Andreessen Horowitz – dont il gérait le portefeuille d’entreprises – a également exercé chez l’équipementier aéronautique Goodrich, collaboré avec le fabricant d’hélicoptères militaires UTC Sikorsky, mais aussi travaillé, chez PTC, sur des programmes de défense autour des satellites et des drones.
Le centre d’innovation technologique et commerciale sera piloté par Paul Emerenko. Cet ancien de Motorola et de la DARPA (« Defense Advanced Research Projects Agency », rattachée au département américain de la Défense) arrive en provenance de Google, où il a supervisé, au sein de l’ATAP (« Advanced Technology And Projects »), le développement du smartphone modulaire Ara.
Cette annonce intervient, comme le souligne Reuters, quelques semaines après le déplacement du top management d’Airbus en Californie pour « explorer les pistes ouvertes par la révolution numérique » dans l’industrie aéronautique.
L’année dernière déjà, Tom Enders, CEO du groupe Airbus, reconnaissait l’importance, pour les acteurs du secteur, de se rapprocher des sociétés high-tech ; tout particulièrement de celles qui mènent des expérimentations sur les drones et les satellites (Amazon, Facebook, Google…).
Bien qu’implanté dans la Silicon Valley, le fonds d’investissement Airbus Group Ventures a vocation à soutenir des entreprises « du monde entier ». Des jonctions seront d’ailleurs établies avec les activités en Europe, pour porter un objectif : accélérer les cycles d’innovation, en dépit du cadre réglementaire très strict en matière de sécurité.
On retrouve ce même axe stratégique dans le discours de l’Américain Boeing, dont la réflexion s’oriente de plus en plus sur le logiciel.
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