Si l’arrivée de Michel Combes chez Altice est remarquée, son départ d’Alcatel-Lucent également.
Les conditions financières associées à sa démission de ses fonctions de directeur général de l’équipementier de réseaux télécoms (sur fond de rapprochement avec Nokia Networks) font jaser.
Selon Le Journal du Dimanche, Michel Combes pourrait toucher près de 14 millions d’euros sur la période 2015-2018 sous forme de primes.
En épluchant des documents financiers officiels d’Alcatel-Lucent, le journal fait apparaître que le DG en partance devrait recevoir un paquet global de 4,5 millions d’actions sur trois ans (ce qui correspond à un montant de 13,7 millions d’euros, sur la foi du cours de clôture de l’équipementier de vendredi 28 août).
Des primes justifiées par le groupe pour des raisons diverses prises en compte : critères de performance, clause de non-concurrence sur trois ans et versement de stock options.
Des syndicats du groupe soulignent l’indécence des primes sur fond de restructuration menée au sein d’Alcatel-Lucent pour redresser la barre.
Selon l’AFP, la CFE-CGC estime que « Michel Combes devrait avoir l’élégance de renoncer à la majeure partie de ses indemnités ». Difficile de trouver un consensus. « Certes, il a redressé le groupe mais cela s’est fait au prix d’un plan social d’une violence sans précédent ».
Sur BFM TV, Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du Parti socialiste, crie au scandale et demande à Pierre Gattaz, Président du MEDEF, de « prendre position » pour que l’organisation professionnelle des patrons « dise ce qu’elle en pense ».
Au nom du parti Les Républicains, Bruno Le Maire se montre plus prudent : lors du Grand Jury RTL-LCI- Le Monde, le député de l’Eure refuse de blâmer frontalement Michel Combes. Tout en appelant néanmoins à l’instauration d’une certaine « morale » dans les grilles de rémunérations des dirigeants d’entreprise.
La réaction de Florian Philippot, Vice-Président du Front national, est plus virulent. « Prime totalement indécente en pleine crise économique et sociale », précise-t-il sur Twitter.
Sur Europe 1, Philippe Camus, Président du conseil d’administration d’Alcatel-Lucent, tente d’étouffer la polémique. « Les décisions sur la rémunération de M. Combes ont été prises en toute transparence, présentées dans le cadre des résolutions à l’Assemblée générale de mai. »
Tout en poursuivant : « Ce ne sont pas des primes de départ, il s’agit de rémunérer une performance. »
La clause de non-concurrence est justifiée comme tel. « Je préfère avoir M. Combes comme client que comme concurrent. »
Rappelons que Michel Combes est appelé à prendre la présidence du groupe Numericable-SFR, tout en cumulant des hautes fonctions au sein de maison-mère Altice auprès de Patrick Drahi.
(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : Ollyy)
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