Free répondra-t-il à l’appel de « patriotisme économique » lancé par Arnaud Montebourg ? Pas évident du tout.
Au regard des tensions sociales liées à la restructuration qui surviennent au sein de la branche française chez Alcatel-Lucent, le ministre du redressement productif a appelé les quatre opérateurs de réseaux mobiles à une certaine « solidarité nationale ».
Pour remédier à la situation jugée délicate dans le secteur des télécoms, Arnaud Montebourg prône « une remobilisation de l’ensemble des opérateurs européens » capables « de faire preuve d’une sorte de patriotisme européen ».
En clair : tournez-vous vers Alcatel-Lucent pour commander vos équipements réseaux.
Michel Combes, Directeur général de l’équipementier télécoms en difficulté ne peut qu’approuver cette démarche, tout en prônant une consolidation du secteur télécoms en Francet et un véritable plan très haut débit en France.
En France, les liens entre les opérateurs mobiles français et Alcatel-Lucent sont déséquilibrés en fonction des acteurs. Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge de l’Economie numérique a dressé un tableau nuancé pour l’AFP .
« Seul Orange joue le jeu et est un partenaire historique d’Alcatel-Lucent. SFR utilise faiblement du matériel d’Alcatel-Lucent dans ses réseaux mobiles. En revanche, Free et Bouygues n’ont rien d’Alcatel-Lucent dans le mobile. »
L’Expansion.com dresse un état des lieux plus concret : Bouygues Telecom se fournit chez Ericsson et Huawei, SFR fait un panaché (20% de matériel Alcatel-Lucent, 40% Huawei et 40% NSN*), Orange compte à égalité sur le binôme Alcatel-Lucent et Ericsson.
Reste le cas Free Mobile. Lors du colloque ARCEP qui s’est déroulé jeudi, Maxime Lombardini, Directeur général d’Iliad-Free, affiche une position ferme.
« On est les seuls des quatre opérateurs de réseaux à ne pas être client d’un opérateur chinois, et si on ne l’est pas, c’est à la demande du gouvernement précédent et du gouvernement actuel. Les Chinois ne sont plus les moins chers mais sont parmi les plus performants. »
Tout en poursuivant : « Nous avons fait le choix de NSN au lancement, on ne change pas d’équipementier en cours de route. Ce sont des architectures spécifiques qui se mettent en place dans la durée. »
Parallèlement, on ressent quelques frictions entre le groupe Free et Michel Combes (qui, pour rappel, a failli prendre la direction de SFR mi-2012 avant d’être appelé au chevet d’Alcatel-Lucent).
« Ce n’est peut-être pas politiquement correct, mais quand j’entends Michel Combes faire une critique en règle du 4e opérateur [Free Mobile, NDLR] et de la concurrence, ça ne me donne pas spécialement envie de lui mettre immédiatement des contrats dans les mains. »
Michel Combes, persona non grata chez Free ?
* NSN : Nokia Solutions and Networks (ex-Nokia Siemens Networks)
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