Cela fait trois ans qu’Alcatel-Lucent et l’INRIA exploitent un laboratoire commun dédié aux technologies de l’Internet du futur.
Il regroupe une cinquantaine de chercheurs répartis en onze équipes : deux tiers issus des rangs de l’institut académique de recherche dédié aux sciences et technologies du numérique et de l’équipementier télécoms, le dernier tiers étant constitué de doctorants et de chercheurs postdoctoraux.
Les travaux du laboratoire se concentrent sur trois axes de recherche : automatisation des réseaux fixes (« High manageability »), capacité de reconnaissance automatique des types d’applications en fonctions de flux et traitements appropriés (« Semantic networking ») et optimisation distribuée des réseaux d’accès sans fil (« Self optimised Wireless networks »).
Lors de la conférence de presse organisée mercredi après-midi, Jean-Luc Beylat, Président Alcatel-Lucent Bell Labs France, évoque une « bonne coordination » au niveau des équipes impliquées.
De son côté, Michel Cosnard, Président de l’Institut National De Recherche En Informatique Et En Automatique (INRIA), considère que cette « coopération de très haut niveau » s’inscrit dans les axes stratégiques des deux parties « au coeur de la recherche fondamentale » et que les résultats obtenus sont « significatifs ».
Concrètement, les travaux R&D ont permis de générer dix brevets (déposés ou en cours de dépôt) et de publier une cinquantaine de contributions dans des conférences et des journaux internationaux.
Croiser les cultures académiques et industrielles
Albert Benveniste, en charge de la co-direction du laboratoire commun, décrit l’un des principaux enjeux : « comment croiser les cultures entre équipes académiques et industrielles afin de construire une vision sur le long terme ».
Tandis qu’Olivier Audouin, son homologue côté Alcatel-Lucent, estime que « le chercheur doit avoir une activité de marketing en comprenant les besoins des clients (les groupes industriels) ».
« On doit transformer cela en matériel de recherche. Cela ne va pas de soi… », poursuit-il.
La jonction entre la recherche et la mise sur le marché de nouveaux produits télécoms est donc primordiale.
« Un transfert de brevet est en cours vers les lignes de produits. Cela concerne d’abord l’optique », témoigne Eric Fabre en qualité de chercheur INRIA (équipe projet Distribcom).
Comment les fruits des recherches sont répartis ? Alcatel-Lucent dispose d’une « liberté totale d’exploitation des brevets » tandis que l’INRIA peut faire figurer les brevets dans son propre portefeuille (avec une notion de « co-propriété »).
Les chercheurs les plus impliqués peuvent bénéficier d’une « reconnaissance des chercheurs » (sous forme de prime liée à la paternité des brevets et le versement de royalties).
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