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Alcatel opte pour l’externalisation

« Ne pas céder aux sirènes des fonds de pension », précise le secrétaire d’Etat à l’Industrie Christian Pierret commentant la restructuration de l’équipementier de télécommunications français Alcatel. Ce dernier a en effet annoncé la semaine dernière la cession à des sous-traitants de 50 % de ses usines d’ici la fin 2002. Selon Reuters, qui s’appuie sur des sources syndicales, la cession concernerait trois sites en France : Saintes (Charente Maritime), Coutances (Manche) et Annecy (Haute-Savoie).

Un recentrage sur les activités les plus rentables

Après l’échec des négociations avec Lucent (voir édition du 30 mai 2001), le groupe français préfère se recentrer sur les activités les plus rentables du groupe telles l’espace, les réseaux sous-marins, les composants et les réseaux optiques. Dans les 18 mois à venir, l’équipementier entend céder à des spécialistes de la sous-traitance électronique, ou des sociétés partenaires comme Thomson Multimédia ou Thales, la fabrication de ses produits grand public (téléphones fixes, modems d’accès Internet) ou d’électronique professionnelle (défense). A terme, le groupe ne souhaite conserver qu’une douzaine d’usines.

Serge Tchuruk, le PDG d’Alcatel, a justifié sa stratégie en expliquant que « l’externalisation de ses activités apporterait au groupe une plus grande flexibilité pour faire face aux à-coups du marché, permettant ainsi d’anticiper d’éventuels risques de rupture de charge de production ». Histoire de caresser dans le sens du poil les 13 500 salariés concernés, Serge Tchuruk précise que cette politique n’est en quelque sorte qu’une suite logique de l’évolution de la société. Ainsi, il y a quelques années, le groupe disposait d’environ 250 usines. En 1998, Alcatel n’en possède que 200 dont 120 dans les télécoms. Avec le départ des câbles et la vente de certains sites ces derniers temps, le groupe en compte aujourd’hui une centaine. En se séparant de ses productions les moins rentables, Alcatel suit une tendance générale du secteur et confirme un recentrage engagé dès l’annonce fin avril de la cession de son usine de téléphones portables de Laval (830 salariés) à Flextronics, groupe américain basé à Singapour.

Un mouvement copié sur Ericsson ou Philips&?

Pourtant, Alcatel estime que cette externalisation à marche forcée n’est en rien une réponse à la mauvaise santé du secteur des télécommunications. Il n’empêche que les télécoms tournent au ralenti et que des acteurs tels Ericsson ou Philips ont transféré une partie de leur production à des sous-traitants, suivant l’exemple des américains Motorola, Nortel et Cisco.

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