Alibaba s’empare intégralement d’UCWeb
Le groupe Internet chinois est passé de 66% à 100% dans le capital de son compatriote, qui développe des logiciels et services pour l’Internet mobile, dont un navigateur Web destiné aux smartphones.
Alibaba veut adresser des signes positifs aux investisseurs avant son entrée en Bourse.
Le groupe chinois, qui exploite une galaxie de services Internet dont la place de marché CtoC Taobao et le service de paiement en ligne Alipay, est attendu cet été à Wall Street. Lancée début mai par le dépôt d’une note d’information auprès de la Securities and Exchange Commission (autorité de régulation des marchés boursiers aux Etats-Unis), la phase opérationnelle de cette IPO est marquée par de nombreux rachats et accords de partenariat.
Jeudi dernier, Alibaba déclarait avoir acquis, pour 192 millions de dollars, la moitié des parts du club de football Guangzhou Evergrande, champion de Chine en titre. Ce mardi est intervenue l’officialisation du rapprochement avec Dragon TV – filiale du conglomérat d’État Shanghai Media – pour le développement conjoint d’une plate-forme de divertissement.
Une autre opération a été annoncée en parallèle : l’absorption complète d’UCWeb, en cash et en actions, pour un montant non dévoilé. Dans un mémo interne relevé par Les Échos et attribué à Yu Yongfu (président et CEO d’UCWeb), il est question, après cette transaction, d’une valorisation à 1,9 milliard de dollars, soit environ 1,4 milliard d’euros.
Alibaba contrôlait déjà 66% de cette société basée à Canton et connue pour son navigateur Web mobile UC Browser, qui compte, sur une base trimestrielle, 500 millions d’utilisateurs actifs dans le monde. L’alliance capitalistique entre les deux compatriotes remonte à fin avril. Elle s’était assortie d’un partenariat technologique dans le cadre de la coentreprise Shenma (« cheval sacré » en mandarin), avec l’objectif de développer un moteur de recherche optimisé pour les smartphones.
Autant de pistes de diversification pour Alibaba, qui pourrait lever autour de 15 milliards de dollars en s’introduisant sur le New York Stock Exchange ou le Nasdaq. Les analystes tablent sur une valorisation globale allant jusqu’à 250 milliards de dollars, c’est-à-dire le volume d’affaires réalisé en un an par Alibaba sur ses trois principaux sites Internet marchands.
Cet empire du commerce électronique servira aussi de point d’appui pour développer les exportations de produits français en Chine. Un accord en ce sens autour de la marketplace Tmall.com a été signé fin mai par les agences Ubifrance (développement international des entreprises) et AFII (investissements internationaux).
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