Electronic Arts n’a pas fait dans la dentelle avec son interprétation d’Alice au Pays des Merveilles : la pauvre petite fille qui courait après des lapins blancs en retard pour leur rendez-vous est devenue anorexique, suicidaire et blafarde ! Internée après la mort de ses parents dans l’incendie de leur maison, elle semble sombrer dans la folie, prétendant répondre à un appel pour retourner au Pays des Merveilles. Là, oubliez le pays de Lewis Carroll ! Déjà particulièrement fou dans la version originale mise en images par Walt Disney, le pays est devenu sinistre et soumis à la domination de la Reine de Coeur. L’industrialisation semble être entrée de plain-pied dans le décor qui compte multitude de machines semblables à des boyaux en pleine digestion et un liquide verdâtre mortel (des sucs gastriques ?) coule sous un dédale de planches sur lesquelles avancer demande un véritable doigté !
Selon Rogue Entertainment, American McGee’s Alice se présente comme le troisième volet des aventures de la fillette, personnage de Lewis Carroll, prolifique auteur de la fin du XIXe siècle. Après Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir, l’Alice de 2001 fait office de suite. La fillette, qui a grandi, est accueillie par un chat du Cheshire famélique, au sourire toujours aussi fuyant et semblant avoir tourné dans un film de pirates, anneau à l’oreille. Comment faire pour retrouver son chemin ? « Le lapin a quelques idées sur la question », lui indique-t-il. Le lapin de cette Alice a sans doute été élevé à la farine animale, tout comme les autres personnages de ce jeu, d’ailleurs ! Le logiciel devrait presque être lancé à l’occasion d’une bonne bouffée délirante ou d’une grippe carabinée, tellement les énigmes sont sournoises et réclament un état d’esprit maladif. Les « jouets » d’Alice, par exemple, un couteau de boucher, un jeu de cartes à tirer au coup par coup ou en rafale de seize, le Bâton de Bredoulocheux qui déclenche une pluie de météorites, la montre qui permet de suspendre le vol du temps pendant vingt secondes par niveau du jeu, ou encore le jeu de croquet lance-flammes, à effet de destruction garanti ! Objectif : délivrer le pays de la tyrannie de la reine. Pas une mince affaire…
Configuration musclée obligatoire
Ce jeu d’action en 3D tire une bonne partie de sa jouabilité de l’expérience de Quake III (voir édition du 3 octobre 2000). En effet, American McGee a oeuvré sur certains niveaux de ce jeu légendaire, ainsi que sur Doom II. L’utilisation des rendus graphiques avec Open GL 1.1 se fait sentir, à condition de disposer d’une bonne carte graphique et d’un peu plus de mémoire vidéo que les 8 Mo recommandés. Idem pour la mémoire vive, le jeu nécessitant en fait 132 Mo, ce qui oblige à paramétrer la mémoire virtuelle sous Mac OS 9.x. La bande son originale plonge dans l’ambiance immédiatement, de même que les voix et les intonations des personnages. Le lapin blanc a une tendance à avoir un cheveu sur la langue qui accentue son physique démentiel, tandis que le chat du Cheshire semble parler avec du miel dans la bouche. Pour mieux vous endormir ? Très facile à installer et à utiliser sous Mac OS 9.x, notre version ne fonctionnait pas sous Mac OS X v.10.1 sur un ordinateur équipé de trois partitions. Mais vérification faite, il tourne bien quand le disque n’est pas partitionné. American McGee’s Alice, distribué en France par Apacabar, est disponible pour Mac OS 9.x et X au prix de 399 francs TTC (environ 61 euros).
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