Jeudi, environ 200 salariés de la branche parisienne d’Alice (Telecom Italia France, ex-LibertySurf Group) ont organisé une marche de contestation entre les locaux de leur société et ceux d’Iliad/Free (9ème et 8ème arrondissements de Paris). Ils dénoncent l’attitude jugée indécente de la direction du groupe acquéreur. En particulier sur le faible niveau d’indemnisation proposé dans le cadre d’un « plan de départs volontaires »
Juste après la finalisation du rachat Alice par Free officialisée fin août, la direction du groupe acquéreur a fait savoir très rapidement qu’elle comptait se séparer des « postes doublons » (tous les services administratifs d’Alice basés à Paris) tout en conservant les centres d’appels. Au total, 350 postes seraient concernés (sur un total de 390) chez Alice en région parisienne.
Les conditions de départ – jugées précaires – révoltent les salariés concernés. « Free propose 1 mois de salaire par année d’ancienneté alors que, dans le secteur télécoms, on propose généralement 2 à 3 mois de salaires par année d’ancienneté », s’insurge une collaboratrice d’Alice sur Paris.
De source syndicale, on confirme que la situation s’est tendue avec la direction de Free. « Elle veut faire des économies sur les indemnités et les contacts entre les salariés d’Alice, ceux de Free et la direction du FAI sont cloisonnés », s’insurge un responsable syndical.
Rendez-vous devant la justice ?
Cette opacité pourrait aboutir à un pendant judiciaire. Le comité central d’entreprise de Telecom Italia France/LibertySurf Group compte assigner Free en référé devant le tribunal de grande instance de Paris pour manque d’informations. Le dépôt de la plainte devrait être effectué lundi.
Chantage ou réelle motivation ? La période est sensible puisque le CCE d’Alice est censé rendre un avis sur le plan de départs volontaires présentée par Free. « Par voie de justice, nous allons chercher à obtenir l’interdiction de la fusion des entités », assure ce responsable syndical.
Iliad/Free a tout intérêt à apaiser la situation au niveau social. Car, compte tenu du niveau fort d’endettement d’Alice (on évoque une perte d’un million d’euros par jour), le groupe d’accès Internet, dirigé par Xavier Niel, risque de plomber ses propres comptes si la fusion n’est pas effective d’ici la fin de l’année. L’intersyndical d’Alice attend une réponse écrite de Free dans la journée de vendredi et une réunion entre les parties serait déjà prévue mardi prochain.
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