Allemagne : Facebook perd la guerre des pseudonymes
L’autorité pour la protection des données personnelles de Hambourg souligne que Facebook ne peut pas obliger ses membres à utiliser leur véritable identité sur son réseau social.
Facebook autorise ses membres, depuis la fin 2014, à utiliser un pseudonyme sur leur profil. Petit bémol : ils doivent tout de même faire appel à leur véritable identité pour s’inscrire sur le réseau social.
Un changement des conditions d’utilisation qui découlait alors du bras de fer engagé par Facebook avec la communauté LGBT (lesbienne, gays, bi et transexuels). Le site communautaire avait en effet supprimé il y a un an les comptes de drag queens et transexuels qui utilisaient leur nom d’emprunt.
Rappelons également que le réseau social autorise également l’utilisation de pseudonymes pour les juges, les enseignants, les travailleurs sociaux, ou encore les victimes d’agression.
Pour autant, Facebook continue de militer pour l’utilisation de son véritable patronyme sur sa plate-forme. Une volonté qui passe mal en Allemagne.
A cet effet, révèle la BBC, l’autorité pour la protection des données personnelles de Hambourg, l’équivalent de notre CNIL, vient de juger que Facebook n’a aucun droit de pousser ses membres à utiliser en ligne le nom et prénom figurant sur leurs papiers d’identité.
Une décision prise suite à la plainte déposée par une utilisatrice allemande du réseau social, qui a récemment vu son compte Facebook bloqué car elle utilisait un pseudonyme sur son profil.
Le compte de cette utilisatrice n’a été débloqué que lorsque celle-ci a fini par s’identifier sous son vrai nom sur le site communautaire…
Une décision qui a déçu Facebook. Dans un communiqué, le réseau social estime que « l’utilisation d’un vrai patronyme sur Facebook protège la vie privée et la sécurité des utilisateurs, en s’assurant qu’ils connaissent les personnes avec lesquelles ils communiquent et partagent des contenus ».
Johannes Caspar, un des commissaires de l’autorité allemande, ne souhaite pas que Facebook se fasse passer pour une victime : « Pour cette raison, Facebook ne peut pas affirmer que seule la loi irlandaise que la protection des données peut s’appliquer. Quiconque se trouve sur notre terrain doit obéir à nos règles ».
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