Allianz France prend ses repères avec l’essor des voitures connectés (avec la conduite semi-autonome et autonome à terme) et s’inscrit plus globalement dans la sphère des « nouvelles mobilités ».
Fondée sur le concept du Pay how you drive, l’offre « Allianz Conduite connectée » sert de galop d’essai pour mesurer l’engoûment à ce type d’assurance dont le tarif est fondé sur le comportement « responsable » de conduite. Un an après son lancement, 16 000 contrats ont été souscrits dans ce sens. Le profil des « early adopters » est assez étonnant : 60% sont des hommes de plus de 45 ans.
L’offre, qui tourne autour d’un dispositif optionnnel sur les contrats auto (avec intégration d’un boîtier télématique TomTom dans le véhicule), a vocation à accompagner l’automobile dans l’adoption d’une conduite plus sûre et appropriée, tout en informant, protégeant et en garantissant une assistance en cas d’accident. Pour quelle carotte ? Une réduction de la prime d’assurance pouvant aller jusqu’à 30%.
« La réduction moyenne est de 15% », précise Delphine Asseraf, Directrice Digital, Marque & Communication d’Allianz France. Mardi matin, elle a dévoilé une nouvelle version de l’application pour smartphone associée à l’offre Conduite Connectée. Les capteurs intégrés suivent des indicateurs de conduite : style, usages et fréquence.
Une version gratuite de l’offre (sans boîtier embarqué) est désormais disponible.
Au-delà de la voiture connectée, Allianz France aborde aussi le thème de la conduite (semi) autonome. 30% des voitures produites dans le monde seront en partie ou totalement automatisées selon une étude cabinet Oliver Wyman de 2015.
Au-delà de la nécessaire veille à réaliser sur le sujet, le groupe d’assurance passe à la pratique avec une première offre d’assurance mise à disposition des propriétaires de ce type de véhicules nouvelle génération.
Après sa mise sur le marché dans le courant de l’été, le groupe d’assurance revendique un premier jet de 2500 contrats souscrits valables pour des modèles disposant de technologies sophistiquées comme le système de freinage d’urgence autonome, un dispositif de stationnement automatique (hors radars par ultrason et/ou caméras de recul) et un régulateur de vitesse synchronisé avec des fonctions automatiques de freinage.
« Nous avons capté entre 8 et 9% du marché des véhicules sous ces technologies », évalue François Nédey, Directeur Technique Assurances de biens et de responsabilités chez Allianz France. « En prenant position rapidement, nous allons accumuler une expérience, des chiffres et des données pour être numéro un sur le marché. »
Sachant que l’on estime dans une fourchette 30 000 à 50 000 le nombre de véhicules qui entrent dans cette catégorie « semi-autonome » en France. Les modèles électriques haut de gamme Tesla (du nom de cette firme issue de la Silicon Valley et dirigée par Elon Musk) entrent dans cette catégorie.
Des questions diverses s’accumulent sur les progrès technologiques relatifs à la conduite autonome, notamment en termes de responsabilité civile en cas d’accident.
D’origine allemande, le groupe Allianz dispose d’un centre de recherche européen basé à Munich pour effectuer une veille technologique et réaliser des tests sur les systèmes avancés d’assistance au conducteur, en partenariat avec les fabricants de véhicules et les équipementiers.
« Il est impensable que l’assurance reste dans le cadre actuel. Le dispositif législatif ne tiendra pas avec l’évolution des voitures connectées », évoque François Nédey. Il faudra prendre en compte des nouvelles menaces (hacking des voitures) et les problématiques de sécurité des logiciels embarqués et des données à l’intérieur des véhicules.
La responsabilité civile du conducteur qui doit rester maître du véhicule (même en conduite délégué) devrait toujours prévaloir. Mais l’assureur pourrait se retourner contre le constructeur automobile et ses fournisseurs technologiques en cas de défaillances de la conduite autonome.
Les implications juridiques sur le volet de l’assurance dans la chaîne de l’automobile pourraient être considérablement ré-évaluée avec la nouvelle donne à forte composante technologique.
« Que va représenter l’assurance de la mobilité demain ? », s’interroge François Nédey. « Jusqu’ici, la responsabilité des constructeurs dans l’assurance est rarement engagé… »
Dans la nouvelle configuration du pilotage 100% automatique du véhicule, le poids des responsabilités en fonction des acteurs de la chaîne automobile pourrait fortement évoluer pour assurer la sécurité entière des passagers.
François Nédey évoque un scénario similaire au transport aérien avec des certifications de technologies et des modèles de voitures labellisés délivrés par des autorités de référence. Le chemin est long…Comptez une quinzaine d’année avant une structuration du marché.
Mais c’est le temps nécessaire pour éviter une cacophonie de circulation digne d’un passage en voiture un vendredi soir sur la place Charles-de-Gaulle – Etoile à Paris. Une vraie cour des miracles en termes de sécurité routière. « Une voiture autonome sur place ferait immédiatement syntax error », s’amuse François Nédey.
Une offre 100% mobile de souscription d’ici la fin de l’année |
Allianz France a profité de cette session presse pour faire le point sur l’optimisation du parcours de l’expérience client sur mobile. Actuellement, Delphine Asseraf évalue à 20% la proportion de souscriptions d’assurance auto « initiées sur Internet ». Le groupe d’assurance prépare une déclinaison 100% dématérialisée (y compris sur mobile) d’ici la fin de l’année. Sur le thème des nouvelles mobilités, la représentante du digital d’Allianz France a également fait référence à l’écosystème de start-up partenaires : Virtuo (location de voitures 100% mobile), LuckyLoc (location voitures et utilitaires à 1 euro), Drivy (autopartage), Expedicar (convoyage de véhicules), Cityscoot (location de sccoter électrique), Clem (ex-MOPeasy, autopartages de véhicules électriques), Tripndrive (autopartage) et Uber (application VTC). |
(Crédit photo : Allianz)
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