Alphabet : une holding à l’image de Google ?
La holding Alphabet, qui naîtra cette année de la restructuration de Google, devrait avoir un portefeuille bien garni autour notamment de l’IoT.
À l’heure où la croissance ralentit sur son coeur de business articulé autour de la publicité en ligne (laquelle compte pour 90 % du chiffre d’affaires), Google affiche de plus en plus ouvertement l’ambition de diversifier son modèle économique.
C’est dans cette logique que s’inscrit la séparation des activités du groupe en plusieurs sociétés indépendantes qui seront placées, avant la fin de l’année, sous le contrôle d’une holding baptisée Alphabet.
Google en sera la principale filiale avec, sous sa coupe, le moteur de recherche, les solutions publicitaires, le navigateur Chrome, l’OS Android, ainsi que plusieurs services Web – Maps, YouTube… – et les offres d’infrastructure liées.
À ses côtés évolueront d’autres entités dont le périmètre d’action n’a pas été précisément défini.
Difficile toutefois d’exclure la voiture autonome. On a d’ailleurs récemment appris que les activités de Google dans ce domaine sont déjà pilotées depuis 2011 par une entreprise baptisée Google Auto et enregistrée à l’international en tant que constructeur de véhicules particuliers.
Il faudra plus globalement surveiller, au sein d’Alphabet, des objets connectés. Notamment à travers les Google Glass. Un temps mis entre parenthèses, le projet est en train de renaître, remodelé pour des usages professionnels.
Différentes sociétés en auraient reçu une paire dans le cadre d’un programme nommé Glass at Work. Les développeurs seraient ciblés en priorité par cette nouvelle génération des lunettes connectées apportant quelques améliorations techniques, dont une puce Intel Atom, un pack de batterie magnétique et la connectivité Wi-Fi 802.11ac.
L’IoT dans la ville
Toujours dans l’Internet des objets, on gardera l’oeil sur le projet Jacquard, pris en main par le groupe de chercheurs ATAP (« Advanced Technology And Projects », déjà chargé du projet de smartphone modulaire Ara) et qui vise à développer des vêtements intelligents. Premier partenaire : le fabricant de jeans Levi Strauss.
Autre initiative inscrite dans la même veine : cette peluche connectée dont il est question dans un brevet déposé aux États-Unis. Il s’agit d’un ours capable d’interagir avec les membres du foyer et les autres objets connectés de la maison.
Les objets connectés devraient aussi jouer un rôle majeur dans les « villes intelligentes » sur lesquelles planche Sidewalk Labs. Ce laboratoire dirigé par l’ancien CEO de Bloomberg travaille sur des problématiques comme le coût de la vie, le transport efficace et l’utilisation de l’énergie.
Pour approfondir son ancrage dans l’IoT, Google développe un OS spécifique sous le nom de code « Brillo ». Tout en menant, en parallèle, des recherches sur les batteries, en coulisse depuis plusieurs années.
Des batteries qui pourraient aussi être mises à contribution dans l’univers de la robotique, que Google explore en multipliant les rachats de start-up. Le développement de l’intelligence artificielle, porté par des acquisitions comme celle de DeepMind, doit par exemple aider à doter les robots domestiques d’une ou plusieurs personnalités afin d’enrichir leurs interactions avec les humains.
Au-delà des recherches sur la santé et le vieillissement menées avec Calico (société financée à hauteur de 240 millions de dollars), on peut penser à des projets a priori plus farfelus, mais vraisemblablement bel et bien dans le collimateur de Google. Tout particulièrement dans l’alimentation : on apprenait, le mois dernier, que la multinationale avait tenté, en vain, de mettre la main sur Impossible Foods, une start-up américaine qui imite les produits d’origine animale avec des protéines végétales.
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