AlphaGo vs Lee Sedol : l’homme ne fera pas fanny face à la machine
Après trois défaites en autant de matchs, Lee Sedol a fini par battre l’intelligence artificielle de Google au jeu de go. Quelles leçons en tirer ?
L’honneur est sauf pour Lee Sedol.
Le Sud-Coréen de 33 ans a finalement pris, ce dimanche, le dessus sur la machine au jeu de go*.
Considéré comme le numéro un mondial de la discipline sur les dix dernières années, il avait jusqu’alors essuyé trois défaites en autant de matchs contre le programme informatique AlphaGo, développé par DeepMind (filiale de Google).
Pour les observateurs, le 78e coup a été décisif. Lee Sedol est parvenu à perturber l’ordinateur, qui a commis une erreur après avoir mené les débats, avec plusieurs chances de se détacher au centre du plateau.
AlphaGo a finalement abandonné après 180 coups, sans utiliser les 2 heures imparties (il restait environ 8 minutes au compteur), au contraire du champion sud-coréen, qui a une nouvelle fois dépassé légèrement le chrono.
Que retenir de cette confrontation ? Que l’homme semble avoir appris de la machine. Si bien qu’on peut estimer qu’il a sa chance pour le 5e et dernier duel, qui aura lieu ce mardi 15 mars.
Plus globalement, la façon dont AlphaGo mène ses matchs a conduit les amateurs et les experts de ce jeu ancestral à reconsidérer des stratégies auparavant considérées indésirables, voire inappropriées.
Lee Sedol aura aussi su faire preuve d’adaptation : agressif lors du premier round, prudent au deuxième, décomplexé au troisième… face à un logiciel qui exploite la méthode de Montre-Carlo, inspirée des jeux de casino avec des algorithmes visant à calculer une valeur numérique approchée en utilisant des techniques probabilistes.
Google y a associé la dimension des réseaux neuronaux artificiels, avec 12 couches de cellules superposées sur le modèle du cortex cérébral (voir notre article « AlphaGo : Google sort le grand jeu dans l’intelligence artificielle »).
* Le go oppose deux joueurs qui tentent d’occuper l’espace sur un damier de 19 x 19 cases en plaçant alternativement des pions noirs et blancs. Il y a, à chaque coup, plus de possibilités qu’il n’existe d’atomes dans l’univers.
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