Une plate-forme ouverte basée sur Android et qui doit trouver place dans un large éventail d’appareils connectés (montres, téléviseurs, casques de réalité virtuelle…) tout en établissant des jonctions avec les terminaux mobiles : ainsi pourrait-on décrire le système d’exploitation lancé officiellement ce mardi par Tencent.
Le groupe chinois a profité de la Global Mobile Internet Conference organisée à Pékin pour dévoiler ses ambitions autour de cet environnement logiciel dont il était question depuis plusieurs mois.
Le modèle économique de Tencent Operating System (présenté commercialement sous l’acronyme TOS+) est classique : il se fonde sur un partage de revenus avec les développeurs qui proposeront leurs applications sur la logithèque associée.
La valeur ajoutée réside notamment dans les synergies envisagées avec la plate-forme Tencent OS, lancée en bêta au mois de janvier à destination des smartphones. Il est question d’usages « enrichis », dans un premier temps en matière de paiement mobile – on peut imaginer des passerelles avec les montres connectées pour simplifier et sécuriser les transactions.
TOS+ se pose aussi comme une alternative à Android en Chine, où le développement de l’offre Google est limité par des questions de licences… et de censure.
Pour monter en puissance sur son marché national, Tencent mise sur ses outils sociaux. En tête de liste, les services de messagerie instantanée QQ et WeChat. Le premier compte, au dernier pointage de janvier 2015, plus de 800 millions de comptes actifs. Le second en regroupe un demi-milliard, avec des prestations additionnelles comme le jeu vidéo, le commerce en ligne et la réservation de taxis.
Au sortir d’une année 2014 marquée par un chiffre d’affaires de 12,9 milliards de dollars (+ 31 % sur un an), un bénéfice net de 3,9 milliards (+ 53 %) et une contribution au dernier tour de table de l’éditeur américain Cyanogen (qui chapeaute un projet d’OS mobile dérivé d’Android), Tencent prend place sur un créneau déjà investi par son compatriote Alibaba.
Le groupe e-commerce entré en Bourse sur le NYSE le 19 septembre 2014 a pris, il y a quelques semaines, une participation minoritaire au capital du fabricant de smartphones Meizu, avec lequel il codéveloppe désormais le système d’exploitation Yun OS.
Alibaba entend fournir à Meizu des ressources dans les domaines du commerce électronique, de l’Internet mobile et de l’analyse de données, tout en lui ouvrant son réseau de distribution sur le Web. Avec un objectif principal : renforcer les synergies entre les deux offres.
Cette démarche fait écho à l’appel du gouvernement chinois, qui demande aux fabricants locaux de réduire leur dépendance vis-à-vis d’Android. L’OS de Google serait installé sur près de 90 % des smartphones en circulation dans le pays.
Autre acteur chinois impliqué sur le dossier : Xiaomi, qui propose sa propre ROM Android (MIUI) et s’est allié à la branche ArtFinancial d’Alibaba pour élaborer des technologies de paiement mobile sur l’informatique vestimentaire (« wearables »), comme le souligne TechCrunch.
Crédit photo : tadamichi – Shutterstock.com
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