Amazon : des bénéfices record pour un business tentaculaire
Forte progression des revenus publicitaires chez Amazon, qui reste solide sur le (e-)commerce tout en poursuivant sa croissance sur le cloud.
Il n’y a pas que le cloud qui ait franchi un palier.
Le constat s’impose à la lecture des résultats financiers d’Amazon pour le 2e trimestre 2018.
Les solutions publicitaires du groupe américain ont elles aussi passé un cap. Le segment dans lequel elles sont incluses enregistre une croissance annuelle à trois chiffres pour le deuxième trimestre d’affilée et dépasse pour la première fois les 2 milliards de dollars de revenus.
La branche cloud dégage quant à elle un chiffre d’affaires sans précédent, à 6,1 milliards de dollars. Elle dépasse les 20 milliards sur 12 mois glissants. Sa marge opérationnelle continue de croître, à 26,9 % (1,642 milliard de dollars de bénéfice d’exploitation ; + 79 % à taux de change constant).
En hausse annuelle de 39 %, le C.A. global du groupe dépasse pour la première les 50 milliards de dollars sur un trimestre. Excepté sur le volet logistique, les dépenses d’exploitation progressent moins rapidement. Si bien que le résultat d’exploitation est quasi quintuplé (2,983 milliards de dollars).
Compte tenu d’ajustements liés aux conversions de devises, le résultat net s’établit à 2,534 milliards de dollars, contre 197 millions un an plus tôt. Amazon dispose d’environ 20 milliards de dollars de liquidités au 30 juin 2018.
D’Alexa à Whole Foods
Hors cloud, l’Amérique du Nord concentre 32,169 milliards de dollars de revenus (+ 44 %), pour 1,835 milliard de bénéfice d’exploitation. Les ventes à l’international progressent aussi (+ 27 %, à 14,612 milliards de dollars), mais l’activité n’est pas encore rentable (494 millions de dollars de perte d’exploitation).
Le poste de revenus qui connaît la plus forte croissance après la publicité est celui des offres sur abonnement : + 57 %, à 3,408 milliards de dollars, pour ce segment qui comprend notamment le programme de fidélité Prime.
La « distribution physique » prend elle aussi de l’importance (4,321 milliards de dollars), à travers la chaîne de magasins bio Whole Foods. Après avoir tiré les prix vers le bas et installé des consignes en magasins, Amazon a commencé à monter des passerelles avec l’offre Prime.
Parmi les maîtres mots de la communication financière figure aussi Alexa. Un écosystème d’initiatives s’est constitué autour de l’assistant à commande vocale lancé en France début juin. Du côté d’Amazon, on a créé un fonds d’investissement dédié qui a pour l’heure soutenu une demi-douzaine de start-up. Et lancé dernièrement la deuxième saison de l’« accélérateur Alexa » géré par Techstars.
L’expansion géographique s’est faite sur d’autres fronts. On citera le commerce B2B (en Espagne et en Italie) et le programme Prime (lancé en Australie ; au Japon pour sa déclinaison « Student »).
Crédit photo : Amazon