Voilà la France officiellement connectée au réseau Prime Air.
L’effort R&D associé à ce programme dans le cadre duquel Amazon compte élaborer un service de livraison de marchandises par drones était jusqu’alors officiellement dispatché entre les États-Unis (Seattle), le Royaume-Uni (Cambridge), Israël (Tel Aviv) et l’Autriche (Graz).
Le cinquième centre à rejoindre la boucle est localisé aux portes de Paris. En l’occurrence à Clichy, où la branche française du groupe américain a installé son siège social.
L’équipe sur place se compose d’une douzaine d’ingénieurs. Comme celle basée à Graz, elle travaillera plus particulièrement sur les technologies de détection et d’évitement, dans le but de monter un système de gestion du trafic qui permette l’exploitation d’aéronefs situés hors de vue de leurs pilotes.
Si l’effort de recherche est enclenché, il semble encore tôt pour envisager une expérimentation sur le terrain.
À ce sujet, Amazon déclare, sur la page de présentation de Prime Air : « Nous nous lancerons où et quand nous aurons le soutien nécessaire de la part des régulateurs pour concrétiser notre vision […] ».
En France, les démarches passeront par l’obtention d’une autorisation de vol auprès de la Direction générale de l’aviation civile. Celle-là même qui a, en décembre dernier, validé la mise en place, par La Poste, d’une ligne régulière de livraison de colis par drones dans le Var.
Le gouvernement britannique n’est pas allé si loin, mais a accepté qu’Amazon teste son service en zones rurales et périurbaines, jusqu’à 400 pieds d’altitude (122 m)… avec éventuellement du pilotage hors vue. Les États-Unis sont plus frileux sur ce point, considérant que les drones doivent pouvoir être aperçus sans l’aide d’un dispositif auxiliaire, excepté lunettes et lentilles de contact.
Dans ce contexte, Amazon a pu effectuer, le 7 décembre 2016, sa première livraison commerciale, à un client britannique.
Le groupe de Jeff Bezos estime nécessaire, pour que ce marché se développe, de renverser le « paradigme de l’espace aérien » : un seul pilote pour plusieurs appareils et une intervention minimale des opérateurs de drones, au profit de systèmes autonomes basés sur la communication de machine à machine.
En France, un arrêté du 17 décembre 2015 impose que la circulation d’un drone hors de vue du télépilote doit s’effectuer à moins de 50 m de la surface, sauf si sa masse n’est pas supérieure à 2 kg, auquel cas l’altitude maximale est portée à 150 m (ou 50 m au-dessus d’un obstacle artificiel).
En la matière, les drones livreurs d’Amazon tombent dans la catégorie poids lourds. La limite haute devrait toutefois être définie à 25 kg, soit en dessous du seuil qui requiert une immatriculation au sens de la loi no 2016-1428 du 24 octobre 2016 relative au renforcement de la sécurité de l’usage des drones civils.
Crédit photo : Amazon
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