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Amazon songerait à Souq.com pour relever le défi e-commerce dans le Golfe

Un PIB par habitant élevé, un fort taux de pénétration d’Internet et du mobile, mais aussi de gros défis en matière de paiement, de logistique et de réglementation : le tableau est contrasté pour Amazon dans les pays du Golfe.

Le groupe américain, qui n’est pas directement présent sur place, envisagerait de se développer en s’appuyant sur un pure player : Souq.com.

Plus que de « s’appuyer », il serait question de « s’emparer » de cette marketplace. Bloomberg, qui en réfère à plusieurs sources dites « proches du dossier », évoque un deal avoisinant le milliard de dollars.

À l’origine, Souq.com pensait lâcher une partie de son capital (au moins 30 %). Goldman Sachs avait été mandaté à cet effet. Les actionnaires – dont Tiger Global Management et Naspers, qui avaient contribué au tour de table de 275 millions de dollars bouclé en début d’année – songeaient eux aussi à vendre.

Amazon pourrait finalement prendre intégralement le contrôle de Souq.com. Il n’est cependant pas exclu que les négociations achoppent, quand bien même les discussions en seraient à un stade avancé.

Oui, mais…

Le groupe de Jeff Bezos s’est sans douté figuré la nette croissance que le cabinet de conseil A.T. Kearney anticipe pour le e-commerce dans les pays du Golfe : en associant Bahreïn, Oman, le Koweït, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, le marché pèserait 19,6 milliards de dollars à l’horizon 2020, contre 5,3 milliards en 2015 – tourisme, billetterie, abonnements de type Netflix, BtoB et ventes en gros non compris.

Ces estimations font écho au développement des marketplaces, à l’image de Namshi et MarkaVIP, qui ont respectivement levé 35 et 20 millions de dollars. Elles se basent aussi sur le fait que plus des deux tiers des habitants du Golfe sont connectés à Internet (plus de 90 % au Qatar).

Le e-commerce souffre néanmoins d’un déficit de notoriété, illustré aux Émirats, où moins de 50 % des internautes ont une connaissance des marketplaces.

C’est sans compter le fait qu’à l’échelle de la région, plus de la moitié des paiements se font encore en cash, toujours selon A.T. Kearney. Peu de sociétés e-commerce ont par ailleurs un centre logistique sur place, ce qui fait augmenter leurs coûts. Quant à l’absence régulière de codes postaux, elle complique la logistique du dernier kilomètre*.

Amazon devra également surveiller l’offensive de l’Arabie saoudite, qui, dans le cadre de son programme de diversification économique (le prix du baril de pétrole a baissé de plus de moitié depuis 2014), a récemment injecté, via son fonds souverain, 500 millions de dollars dans le concurrent Noon, qui doit lancer ses activités depuis Riyad.

* Souq.com a pris des initiatives dans le domaine, à l’image de cet investissement dans InstaShop, spécialiste de la livraison de produits frais. Ou encore dans Wing.ae et sa plate-forme de coursiers.

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