Amazon veut vendre les livres à la découpe
Le site marchand va commercialiser des droits d’accès numériques à des extraits de livres et des formules papier et Web du même titre.
Vendre des livres par sections ou par chapitres. Amazon ne recule devant rien pour développer son modèle économique autour de la bibliothèque en ligne. Le supermarché sur Internet compte en effet mettre en place un système qui permettra de consulter en ligne une page, un chapitre, une section précise ou l’ensemble de l’ouvrage. Mais la consultation des ouvrages fera l’objet d’un droit d’accès payant, droit d’auteur oblige.
La mise en oeuvre de ce projet passe par deux programmes. Le premier, Amazon Pages, permettra de consulter des extraits entiers (pages, chapitres, sections) de l’ouvrage pour un prix modéré (« unexpensively purchase »), souligne Amazon dans son communiqué, sans préciser les tarifs.
Le deuxième programme, Amazon Upgrade, permettra de compléter la commande physique d’un livre par un accès complet à sa version numérique en ligne. Ce programme permet ainsi de disposer du document en permanence via Internet sans avoir à le transporter matériellement. Ce qui peut se révéler pratique, notamment avec les publications d’ordre technique.
Ce projet, dont le calendrier de mise en oeuvre n’est pas précisé, s’inspire directement du programme Search Inside the Book, un service déployé depuis deux ans sur la version américaine du site marchand, et plus récemment dans d’autres pays (Angleterre, Allemagne, France, Canada et Japon).
Ce service permet à un éditeur d’autoriser, gratuitement cette fois, la consultation de quelques pages sélectionnées de l’ouvrage. En général la quatrième de couverture, le sommaire et quelques extraits issus de pages entières. Amazon annonce qu’un livre américain sur deux est présent sur Search Inside the Book. Sur la version française du site, le succès de ce programme est moins probant.
La réponse à Google Print
Quoi qu’il en soit, l’idée de commercialiser des portions de livres, ou plutôt leur droit de consultation, est assez originale et pourrait intéresser tant les éditeurs que les lecteurs (mais peut-être moins les auteurs qui risquent d’y voir une atteinte à l’intégrité de leur travail). Amazon Pages sonne en tout cas comme une réponse aux velléités de Google qui, avec son programme GooglePrint, offre un service de recherche de contenu d’ouvrages en ligne et vient d’en rendre quelques-uns intégralement accessibles.
Mais les conditions d’accès aux contenus ne plaisent pas à nombre d’éditeurs américains qui ont porté plainte contre le moteur de recherche (voir édition du 21 septembre 2005). C’est peut-être pour éviter ce type de déboires (et générer du chiffre d’affaires) qu’Amazon choisit la solution payante, même pour consulter une seule page. Mais pour l’heure, aucun tarif n’a été précisé. Or, si les éditeurs ont toutes les raisons d’être intéressés, il restera à convaincre les lecteurs de payer pour pouvoir lire quelques lignes sur un site Internet.