Amazon.fr : « votre droit à la livraison gratuite est menacé »

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A la veille d’un jugement du tribunal de grande instance de Versailles, le cyber-marchand prend les devants. Il appelle ses clients à s’engager.

A un mois des fêtes de Noël, le tribunal de grande instance de Versailles doit rendre le 27 novembre un jugement qui pourrait considérablement changer la donne pour les cyber-consommateurs les plus près de leurs sous… Il doit en effet se prononcer sur une plainte du Syndicat de la librairie française (SLF) contre Amazon France pour infraction à la loi Lang de 1981 sur le prix fixe du livre et infraction au code du commerce. La gratuité des frais de port sur les ventes en ligne de livres est en cause, les librairies indépendantes estimant être dans l’incapacité de rivaliser avec des offres similaires.

Dans un e-mail diffusé hier à sa base d’abonnés (signé par Xavier Garambois, son directeur général), Amazon France met en avant les « bénéfices » de la gratuité des frais de port. « Afin de faciliter la découverte des millions de livres qu’Amazon.fr propose sur son site, la livraison est gratuite en France métropolitaine pour tous les livres, sans minimum d’achats », peut-on lire. « Ceci autorise un accès plus facile et plus direct à la création littéraire, notamment pour ceux d’entre vous qui sont éloignés des points de vente physiques, ou qui ne peuvent s’y rendre facilement », argumente le site marchand. Il dénonce ensuite la plainte du SLF, se déclarant inquiet « que cette action [n’aille pas] dans l’intérêt des lecteurs, ni d’ailleurs dans celui des auteurs et écrivains. »

Pour-la-livraison-gratuite@amazon.fr

De façon plus surprenante, Amazon termine son mail en demandant à ses clients de s’associer à sa campagne de lobbying : « Si vous tenez à la livraison gratuite, merci de nous le dire et de le faire savoir au SLF. Vous pouvez ainsi envoyer votre point de vue à Amazon (pour-la-livraison-gratuite@amazon.fr) et au SLF (slf@nerim.fr) ».

Il est peu probable que le tribunal de grande instance se rallie demain à la cause d’Amazon. En mai, Alapage a lui aussi été assigné par SLF et le site marchand du groupe France Telecom a perdu en première instance (il s’est depuis pourvu en cassation). Une chose est sûre, Amazon n’aura pas tout perdu puisqu’il attire ainsi l’attention des consommateurs sur la gratuité des frais de port sur son site Internet.