AMD fait évoluer son Athlon XP vers le Barton
Avec le Barton, AMD repousse les limites de l’architecture de ses Athlon XP. Le nouvel Athlon XP 3000+ bénéficie d’un doublement du cache de niveau 2 à 512 Ko et d’une fréquence de bus frontal augmentée à 333 MHz. Si la fréquence d’horloge de la puce dépasse à peine les 2 GHz, le fondeur n’hésite pas à comparer les performances de son 3000+ au Pentium 4 à 3,06 GHz d’Intel.
C’est en toute modestie qu’AMD a annoncé, lundi 10 février 2003, la sortie de l’Athlon XP 3000+, présenté comme « le processeur pour ordinateur de bureau le plus puissant du monde ». Selon le fondeur, cette nouvelle puce afficherait des performances supérieures de 17 % à celles des « processeurs les plus puissants du marché« , sous-entendu le Pentium 4 à 3,06 GHz d’Intel, au vu des benchmarks exploités par l’industrie. Résultat que le fondeur a fait certifier par le cabinet indépendant PriceWaterHouseCoopers.
Au delà de l’annonce, il est certain que ce nouvel Athlon XP présente une véritable évolution par rapport aux modèles précédents, même si sa gravure en 130 nanomètres (0,13 micron) n’a pas évolué. Le 3000+ est basé sur un nouveau coeur, baptisé « Barton », qui gère notamment une plus grande mémoire cache de niveau 2 (L2). Celle-ci passe de 256 à 512 Ko offrant ainsi une mémoire cache totale de 640 Ko contre 384 précédemment. Le cache L1 de 128 Ko se décompose toujours en 64 Ko dédiés aux instructions et autant aux données.
L’autre avancée majeure du Barton est l’évolution de la fréquence du bus frontal (FSB) qui atteint désormais les 333 MHz et offre un débit de 2,66 Go/s contre 2,1 Go/s pour un bus à 266 MHz. Ce nouveau bus pourra exploiter la mémoire DDR 333 voire la DDR 400. Qui peut le plus peut le moins, le FSB du Barton n’en continue pas moins de supporter les fréquences inférieures de 266 et 200 MHz. Ce qui se révèlera bien pratique pour les cartes mères dont le chipset ne gère pas ces nouvelles fréquences de bus. D’autant qu’AMD a su conserver la compatibilité du Socket A.
Le dernier processeur 32 bits d’AMD ?
Enfin, les 54,3 millions de transistors (qui tiennent sur une surface de 101 millimètres carrés) travaillent à la fréquence d’horloge de 2,166 GHz. On est certes loin des 3,06 GHz du Pentium 4 mais rappelons qu’AMD ne conçoit plus la puissance d’un processeur en fonction de sa seule vitesse d’horloge mais en fonction du nombre d’opérations réalisées par cycle. En termes de performances, le 3000+ est donc considéré comme le concurrent du P4 3,06 GHz HyperThreading d’Intel (voir édition du 14 novembre 2002).
Précisons toutefois que le Barton se situe dans la continuité du Thoroughbred et n’a pas grand-chose à voir avec l’Athlon 64, futur processeur 64 bits compatible avec l’architecture x86 pour PC de bureau que le fondeur de Sunnyvale a préféré repousser de plusieurs mois (voir édition du 3 février 2003). Si l’on s’en tient à la roadmap du constructeur, le Barton devrait cependant être le dernier processeur 32 bits conçu par AMD.
L’Athlon XP 3000+ est proposé à 588 dollars l’unité (par lots de 1 000), soit une cinquantaine de dollars de moins que le P4 à 3 GHz d’Intel. Remarquons qu’AMD nous avait habitués à des tarifs plus intéressants. NEC devrait être le premier à proposer des ordinateurs équipés du Barton en Europe à travers sa filiale Packard Bell.