LG, Nokia et RIM sont sur une mauvaise pente. Ils risquent de tomber en faillite d’ici trois ans.
Telles sont les prédictions de Horace Dediu, un analyste finlandais spécialisé dans l’univers des télécoms qui a créé le cabinet Asymco (après avoir collaboré pendant 8 ans chez Nokia).
Il a conçu un processus baptisé « Espérance de vie post-traumatique des fabricants de téléphone » (« Post-traumatic life expectancy of phone vendors » dans la version originale de la contribution)
C’est en compilant les données financières des groupes télécoms qu’il en tirées quelques principes.
Ainsi, après avoir essuyé leurs premières pertes d’exploitation, les fabricants de téléphones verraient « leur espérance de vie » se réduire considérablement (comptez une période de sursis de 2 à 5 ans).
C’est un processus qui semble très spécifique à l’industrie de la téléphonie mobile : après un premier trimestre sous le signe d’une perte, aucun constructeur n’a pour l’instant réussi à redresser la barre au cours des 10 dernières années.
Alcatel, Siemens, Ericsson, Motorola, Casio, Nec, Palm… En tout, 13 constructeurs ont dû fermer les portes ou céder leurs pôles de téléphonie mobile. Victime de la présumée règle de « l’espérance de vie »…
La raison à ce funeste destin est à trouver, estime Horace Dediu, dans le cycle de vie très rapide des modèles de téléphones et de l’innovation en règle générale : si le distributeur de terminaux mobiles ne perçoit plus la valeur ajoutée d’un modèle, il est écarté des rayons.
Les prochaines victimes de cette loi du renouvellement permanent seraient donc RIM (le fabricant du BlackBerry a affiché des pertes au premier trimestre 2012), Nokia et surtout LG.
Ils sont en blanc sur le graphique du bas (en bleue, des faillites passées servant de comparaison) :
Horace Dediu note que les fabricants de téléphones s’accrochent plus longtemps avant de couler, le coût des restructurations nécessaires étant prohibitif.
De plus, les conglomérats, soutenus par leurs autres activités (c’est le cas du groupe coréen LG), coupent leurs pertes au bout de 2 à 3 ans en revendant les filiales déficitaires.
On peut imaginer d’autres alternatives que la fin pure et simple des activités qui présentent des faiblesses.
Ainsi, Microsoft pourrait soutenir davantage Nokia en montant dans le capital de la firme finlandaise.
Et l’OS BlackBerry 10 pourrait sauver BlackBerry du naufrage.
Rien n’est joué d’avance. Et c’est une règle immuable.
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