Google a officiellement répondu à la Commission européenne sur le dossier Android après avoir effectué un exercice similaire pour les griefs concernant le volet du moteur du recherche.
Bruxelles reproche à la firme Internet de Mountain View une position dominante sur le marché des OS mobiles. Rien que sur le segment des smartphones, Android est installé sur 86,2% des terminaux selon Gartner (pointage d’août 2016). Aujourd’hui, plus de 24 000 modèles de terminaux issus de 1300 marques fonctionnent sous Android.
A travers l’OS mobile, la Commission européenne soupçonne Google d’imposer aux constructeurs l’installation de ses applications maison (Gmail, Play, Search, Chrome, etc.). Dans son modèle, le groupe Internet pousserait les fabricants de terminaux numériques à préinstaller ses applications pour avoir accès à son store applicatif. Un modèle qui nuirait à la concurrence aux yeux de Bruxelles.
Google conteste cette vision de l’écosystème autour de l’OS mobile fondé avec des briques open source, aime-t-il rappeler.
« A travers Android, nous pesons les intérêts des utilisateurs, des développeurs, des fabricants hardware et des opérateurs mobiles », estime Kent Walker, Senior Vice-President chez Google en charge des questions juridiques, dans une contribution blog en date du 10 novembre. « Android ne nuit pas à la compétitivité, il l’étend. »
Tout en poursuivant : « Les propositions de la Commission européenne risquent d’aggraver la fragmentation, de causer du tort à la plateforme Android et et de nuire au dynamisme concurrentiel du secteur mobile. »
Google conteste d’abord plusieurs points exposés dans l’enquête préliminaire de la Commission européenne. Notamment sur le champs concurrentiel. Bruxelles suggérerait qu’il n’existe pas de concurrence avec l’écosystème iOS d’Apple.
« 89 % des personnes ayant répondu à l’étude de marché menée par la Commission européenne ont confirmé que la concurrence entre Android et Apple est bien réelle », rétorque Kent Walker. « Ignorer la concurrence avec Apple, c’est ignorer ce qui définit et caractérise aujourd’hui le paysage concurrentiel dans l’univers du smartphone. »
Sur la question des logiciels maison pré-installées, Google souligne les pratiques similaires de ses concurrents Apple et Microsoft. « Ils laissent beaucoup moins de choix dans les applications qui sont proposées sur leurs téléphones », assure Google pour sa défense qui balaie les soupçons de « verrouillage de marché ».
Un fabricant de téléphones est libre de pré-installer ses propres applications concurrentes à celles du groupe Internet, fait valoir Kent Walker dans son exposé.
Du côté des utilisateurs, ils sont libres d’installer et de retirer les applications sur leurs terminaux. En 2015, un volume de 65 milliards d’applications a ainsi été téléchargé sur le Play Store.
« Notre approche préserve explicitement la liberté des utilisateurs de choisir les applications qu’ils souhaitent sur leur appareil », insiste le responsable juridique.
Google défend aussi son modèle économique qui tournent autour de la publicité (qui s’affiche sur la version mobile du moteur poussée via Android) et la vente des applications (via la place de marché d’applications). Il permet d’offrir gratuitement Android et donc de propager l’OS mobile plus aisément dans le monde.
Mais Google rate le coche dans ses éléments de réponse en éludant la question des accords d’anti-fragmentation signés avec les fabricants de smartphones en vertu duquel il leur est interdit de vendre des appareils fonctionnant sous des forks Android. Une plaie pour le business de la firme Internet californienne.
(crédit photo : Android)
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